François Fillon acculé par les révélations

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Par Sophie Desjardin
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Il crie au coup d'Etat institutionnel contre sa candidature à la présidentielle, venu "de la gauche"...

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Entendu lundi pendant cinq heures par les policiers du parquet national financier, une nouvelle instance créée en 2013 après l’affaire Cahuzac, le couple Fillon s’est expliqué.
Mais ce mardi, François Fillon crie au coup d’Etat institutionnel alors que de nouvelles révélations s’accumulent autour du candidat à la présidentielle.
Le Canard enchaîné, le journal, qui a lancé l’affaire, renchérit.
Les sommes perçues par Penelope Fillon seraient encore plus élevées que prévues, leurs enfants auraient aussi bénéficié d’emplois d’attaché parlementaire lorsqu’il était sénateur, de septembre 2005 à juin 2007. Et c’est Fillon lui-même qui a lancé le journal sur cette piste quelques jours plus tôt :

Lorsque j‘étais sénateur, il m’est arrivé de rémunérer, pour des missions précises, deux de mes enfants qui étaient avocats, en raison de leurs compétences. C‘était et c’est toujours la loi, donc c’est légal.

Au total, sur 15 ans, Penelope Fillon aurait perçu, non pas 500.000, mais 831.440 euros comme assistante parlementaire de Fillon député, puis de son suppléant, Marc Joulaud.

Sa fille, Marie, aurait perçu 57.084 euros en 15 mois, son fils, Charles, 26.650 euros en six mois, soit un total de 83.735 euros pour leurs compétences en tant qu’avocats… Sauf qu’au moment où ils ont été embauchés par leur père, ils n‘étaient encore qu‘étudiants.

Et alors que toute la communication de François Fillon autour de ces allégations est plus que confuse, les boulets à ses chevilles s’alourdissent.

Cette fois, c’est Médiapart qui met en lumière un emploi de conseiller auprès de sociétés du CAC 40 qu’il occuperait depuis 2012 : conflits d’intérêts possibles en vue.
Alors acharnement contre François Fillon ? Lui en est convaincu :

Jamais à moins de trois mois d’une élection présidentielle, une opération d’une telle ampleur n’a été montée pour essayer d‘éliminer un candidat autrement que par la voie démocratique.”

En tout cas, une telle affaire n’a jamais éclaté au grand jour à ce moment crucial de la vie politique du pays. Certes, il y a eu l’affaire de moeurs DSK, mais l’ex-directeur du FMI n‘était alors pas encore officiellement candidat.

Dessin: Fillon prend les devants... #Fillongate#Penelopegatepic.twitter.com/L1dC2CK1nf

— Noder (@cyrilrtour) 27 janvier 2017

Reste que la justice devra vite se prononcer. Elle peut soit classer l’affaire sans suite, soit ouvrir une information judiciaire, dont la durée moyenne en France est de 30 mois.

Autant dire que rien ne sera tranché avant les présidentielles et que la balle est donc dans le camp du parti des républicains.
François Fillon peut-il maintenir sa candidature ? Pour l’instant, son parti fait corps, mais en coulisses le plan B est déjà envisagé.

Et la logique voudrait que ce soit Alain Juppé, finaliste de la primaire, qui a pour l’instant décliné. Or pour certains, Juppé (71 ans) face à Hamon (49 ans), Macron (39 ans) et Le Pen (48 ans), ce serait un choc générationnel. Sans oublier que lui-même a été condamné en 2004 pour une affaire d’emplois fictifs. L’hypothèse apparaît moyennement crédible.

Reste les jeunes loups du parti Les Républicains, on évoque les noms de François Baroin, Xavier Bertrand ou Laurent Wauquiez. Affaire à suivre…

François Baroin est actuellement maire de Troyes et sénateur de l’Aube. Il a été plusieurs fois ministre sous les gouvernements Villepin et Fillon, notamment à l’Economie. Xavier Bertrand est président du conseil régional des Hauts de France, il a été maire de St Quentin, député de l’Aisne, ministre de la Santé et du Travail sous les gouvernements Villepin et Fillon et secrétaire générale de feu l’UMP.

Laurent Wauquiez est président du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes. Il a été secrétaire d’Etat et plusieurs fois ministre sous les gouvernements Sarkozy et Fillon. Il a été maire du Puy-en-Velay.

Avec Sandrine Delorme

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