L'infante Cristina, du conte de fées au tribunal

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Par Euronews
L'infante Cristina, du conte de fées au tribunal

« Je suis née infante et je mourrai infante ». Cristina de Bourbon est une femme têtue. Rien ni personne, pas même son père, l’ancien roi d’Espagne Juan Carlos, n’a pu la forcer à choisir entre son époux, l’ancien champion de handball Iñaki Urdangarín, et ses droits dynastiques.

Petite sœur de l’actuel roi Felipe, Cristina de Bourbon se marie en 1997. Elle reçoit en cadeau le titre de duchesse de Palma. Un conte de fées qui tournera au cauchemar et qui la mènera devant les tribunaux. Une première pour un membre de la famille royale espagnole.

Le scandale éclate en 2011, alors que l’Espagne traverse un terrible crise économique. Iñaki Urdangarín est mis en examen par le juge Castro à Palma de Majorque pour, entre autres, malversations et fraude fiscale.

« Je viens témoigner aujourd’hui pour démontrer que je suis innocent, pour défendre mon honneur et mon activité professionnelle. », avait affirmé Iñaki Urdangarín à la presse le jour de sa comparution, sous la bronca de la foule.

En avril 2013, c’est le choc. C’est au tour de l’infante d‘être mise en examen, par le même juge Castro, pour un délit présumé de complicité dans les activités illégales de son mari. L’infante se réfugie alors dans sa luxueuse demeure de Pedralbes à Barcelone. Le scandale fait rage. Les Espagnols sont furieux. L’affaire met à mal l’image de la famille royale, déjà bien écornée. Elle donne des arguments aux partisans d’un abandon de la monarchie.

Malgré plusieurs recours, l’instruction se poursuit. Le juge Castro est bien décidé à traiter l’infante d’Espagne et son mari comme des justiciables ordinaires. En janvier 2014, il réaffirme l’inculpation de Cristina pour fraude fiscale et blanchiment d’argent.

Le mois suivant, c’est tout sourire que Cristina arrive à Palma de Majorque pour sa comparution au tribunal.
Elle réaffirme sa confiance totale envers son mari. Elle explique qu’elle ne se mêle pas de la gestion de l’entreprise qu’elle a créé conjointement avec lui.

La semaine dernière, le couple arrive ensemble au procès. Même ligne de défense pour Cristina. Elle aime son mari. Clame son innocence et son ignorance, évoquant sa confiance aveugle envers son époux. Elle est finalement relaxée.

Mais son entêtement lui a coûté sa place au sein de la famille royale, qui ne lui adresse plus la parole. Déchue de son titre de duchesse, bannie de tous les événements royaux, l’infante Cristina vit depuis trois ans dans un confortable exil en Suisse. Au moment du verdict, son grand frère, le roi Felipe dont elle était si proche, s’est contenté de dire « son plus grand respect pour l’indépendance du pouvoir judiciaire. »