Turquie: les ONG dénoncent un référendum irrégulier

Deux jours après le référendum en Turquie, la victoire du oui est contestée.
Les observateurs de l’OSCE ont déploré un suffrage qui s’est déroulé dans des conditions “inéquitables” et qui n’a pas été à “hauteur des critères” européens. La camp du oui aurait bénéficié d’une couverture médiatique bien supérieure et des irrégularités, au moment du vote, ont été relevées. A Istanbul, les ONG font le même constat.
“L‘élection n‘était pas vraiment démocratique tout comme le dépouillement. La loi le dit clairement, les enveloppes sans le tampon du comité électoral ne sont pas valides. Le Haut-Conseil électoral a même réalisé des vidéos sur le sujet. Donc il ont pris la décision d’accepter des enveloppes sans tampon en connaissance de cause”, explique Nejat Tastan, coordinateur de l’ONGAMER.
Avec un peu plus de 51% des suffrages, le camp du président Erdogan l’a emporté de justesse. Le plébiscite escompté par l’AKP n’a pas eu lieu. Les grandes villes n’ont pas suivi.
“Pour la première fois depuis 1994, l’AKP perd du terrain face à l’opposition dans les villes majeures. Bien sûr, il ne s’agissait pas d‘élections législatives, donc on ne peut pas vraiment dire que tel parti a gagné des votes. C’est peut-être conjonturel ou le début d’une nouvelle ère. On ne sait, ça prendra du temps pour savoir.”, analyse Emre Gönen, politologue à l’Université de Bilgi.
Erdogan, l’enfant de Kasimpasa, un quartier populaire d’Istanbul, maire de la ville pendant quatre ans, de 1994 à 1998, n’a pas réussi à remporter les suffrages dans la plus grande ville du pays.