Il y a 75 ans, la rafle du Vel' d'Hiv

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Par Euronews avec AFP
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La rafle du Vel d’Hiv, le 16 juillet 1942, dont le 75e anniversaire est commémoré dimanche par le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, est devenue le symbole de la déportation des Juifs sous l’Occupation en France.
Le 16 juillet et les jours suivants, à la demande des Allemands, plus de 13.000 Juifs – dont 4.115 enfants – sont arrêtés à leur domicile à Paris et en banlieue, par 9.000 fonctionnaires français, dont environ 5.000 policiers sous les ordres de René Bousquet, chef de la police de Vichy. Entassés dans des autobus, 8.160 personnes, y compris les vieillards et les malades, sont conduits au stade du Vélodrome d’Hiver, sur le quai de Grenelle (15e arrondissement de Paris). Le 22 juillet, elles sont évacuées vers les camps de Drancy (Seine Saint-Denis, banlieue nord), Pithiviers et de Beaune-la-Rolande (Loiret, à une centaine de km au sud de Paris) puis envoyées en camps d’extermination. Quelques dizaines d’adultes seulement survivront. L’armistice signé en 1940 obligeait la police française à exécuter les ordonnances de la puissance occupante. La police du gouvernement de Vichy devient ainsi un bras armé des Allemands. Lors de la rafle, le nombre des personnes arrêtées a été bien inférieur aux attentes des Allemands. Des fuites dans la police ont permis à beaucoup d’y échapper. Cette rafle représente toutefois à elle seule plus du quart des 42.000 Juifs envoyés de France à Auschwitz en 1942, dont seuls 811 reviendront chez eux après la fin de la guerre.

De Gaulle, à la Libération puis lors de son retour au pouvoir de 1958 à 1969, et ses successeurs à l‘Élysée, jusqu’au socialiste François Mitterrand, se refusent à reconnaître la responsabilité de la France dans la déportation des juifs. Pour eux, il n’y eut, durant l’Occupation allemande, qu’une seule France légitime, celle de la France libre représentée par de Gaulle, en exil à Londres.
Mais les travaux des historiens, la parole libérée des survivants et les procès d’Adolf Eichmann en Israël, de Klaus Barbie, Paul Touvier et Maurice Papon en France, contribuent à faire progressivement évoluer l’attitude des autorités françaises. Le président François Mitterrand instaure en 1993 une “journée nationale commémorative des persécutions racistes et antisémites commises sous l’autorité de fait dite + gouvernement de l‘État français + (1940-1944)”. Cette commémoration est fixée à la date anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv.
Puis, pour la première fois au plus haut sommet de l‘État, un président, Jacques Chirac, reconnaît la responsabilité de la France dans les déportations de Juifs. “Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l‘État français”, dit-il le 16 juillet 1995. En juillet 2012, le président François Hollande va plus loin : “la vérité, c’est que ce crime fut commis en France, par la France”. Il soulève la critique de responsables de droite (Henri Guaino) comme de gauche (Jean-Pierre Chevènement). Au Front national, on appelle à “cesser de culpabiliser les Français”. En avril 2017, en pleine campagne électorale pour la présidentielle, Marine Le Pen, la candidate FN à l‘élection, redit que “la France n’est pas responsable du Vel d’Hiv”.

Avec AFP

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