Démission "immédiate" du président Jacob Zuma

Au terme de plusieurs semaines d'un combat acharné avec la direction du Congrès national africain (ANC), le chef de l'Etat, 75 ans, a fini par capituler, sous la menace d'un vote de destitution.
Porté à la tête du pays en 2009 par l'espoir d'un changement en faveur des plus défavorisés, il s'en retire sous les huées.
"J'ai décidé de démissionner du poste de président de la République avec effet immédiat, même si je suis en désaccord avec la direction de mon organisation", a déclaré M. Zuma lors d'une allocution retransmise en direct à la télévision mercredi soir. "J'ai servi le peuple d'Afrique du Sud de mon mieux", a-t-il ajouté, concédant toutefois ne pas avoir été "un parangon de vertu".
Depuis son arrivée à la tête de l'ANC en décembre, le vice-président du pays, Cyril Ramaphosa, tentait d'obtenir un départ en douceur du chef de l'Etat, éclaboussé par les scandales de corruption, afin d'éviter une catastrophe électorale en 2019. Mais il s'est heurté de front au refus de l'obstiné locataire de Union Buildings, dont le mandat n'expire que l'an prochain.
Au bout de plusieurs jours de vaines tractations, la direction du parti s'est résolue mardi à prendre la décision de le "rappeler", ainsi qu'elle peut le faire pour tous ses membres "délégués" à un mandat gouvernemental.
Mais M. Zuma, qui n'a aucune obligation juridique de se soumettre aux ordres de son parti, a continué à jouer la montre, bien décidé à vendre chèrement sa peau. Faute de réponse immédiate de sa part, l'ANC a pris les devants en annonçant à la mi-journée qu'il voterait jeudi au Parlement une motion de défiance contre le chef de l'Etat.
Le poste de président de la République par intérim revient au vice-président Cyril Ramaphosa. Il devrait officiellement lui succéder ce vendredi.
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