France : évacuation de la ZAD de Bure

La gendarmerie nationale a lancé jeudi une opération d'évacuation du bois Lejuc, épicentre de la lutte contre le projet Cigéo d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure (Meuse).
"Sous l'autorité de la préfète de la Meuse, une opération menée par la gendarmerie a débuté ce matin à 6H15", a écrit sur son compte Twitter le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. Ses services mettent ainsi à exécution une décision d'expulsion prise en avril par le tribunal de grande instance de Bar-le-Duc, saisi en référé par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).
Sous l'autorité de la préfète de la Meuse, une opération menée par la @Gendarmerie a débuté ce matin à 6h15 visant à mettre fin à l’occupation illégale du Bois-Lejuc, site destiné au projet d’intérêt national Cigéo, situé nord de la commune de #Bure.
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 22 février 2018
Cinq cents gendarmes sont mobilisés pour l'évacuation du site de 221 hectares à côté de Bure, a annoncé le ministère de l'Intérieur.
"L'opération est toujours en cours et se déroule sans incident majeur", a expliqué en milieu de matinée la préfète de la Meuse, Muriel Nguyen, ajoutant que les moyens mobilisés étaient "adaptés et nécessaires pour prévenir les débordements et rassurer la population".
Au début de l'intervention, une quinzaine d'opposants étaient présents. Une personne a été interpellée et placée en garde à vue pour une tentative de jet d'engin incendiaire sur les forces de l'ordre.
Plus de lieux de non-droit
Le ministre de l'Intérieur a indiqué jeudi que le gouvernement ne voulait plus voir "en France des lieux de non-droit", quelques heures après le début d'une opération d'évacuation des opposants au projet d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse).
"Nous ne voulons plus qu'il y ait en France des lieux qui soient des lieux de non-droit, et où donc on puisse s'installer en dehors de toute règle", a déclaré Gérard Collomb, en marge d'un déplacement à Lognes (Seine-et-Marne).
Le réseau "Sortir du nucléaire" et d'autres associations d'opposants ont appelé "à des rassemblements devant toutes les préfectures ce soir à 18H00".
Vendredi, le Premier ministre Edouard Philippe avait affiché sa détermination à ne pas laisser "s'enkyster" les "Zad" ("zones à défendre") occupées par des militants, alors que l'exécutif s'est engagé à évacuer fin mars à l'issue de la trêve hivernale l'emblématique Zad de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).
Le choix de lancer l'évacuation jeudi s'explique aussi par le fait que les opposants à Cigéo "devaient venir installer un bâtiment en dur début mars et il n'était pas question que ce bois devienne une zone de non-droit", a expliqué M. de Lanouvelle.
"C'est absolument invraisemblable car la visite de M. Lecornu était prévue aujourd'hui. Il devait nous rencontrer demain en tant qu'opposants. C'est la sidération", a déclaré à l'AFP une porte-parole du collectif "Bure Stop", expliquant que la propriété du bois Lejuc "est contestée", avec "des recours en cours déposés sur l'illégalité des travaux".
L'Andra a retenu le bois Lejuc pour l'installation des cheminées d'aération du projet Cigéo, visant à enfouir à 500 m sous terre les déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc français.
L'agence doit réaliser des forages exploratoires dans la forêt afin de récolter des données en vue du dépôt de la demande d'autorisation de création (DAC) du site, prévue pour 2019. Ces forages étaient rendus impossibles par l'occupation du bois.
Avec AFP