Notre-Dame-des-Landes : heurts entre zadistes et gendarmes

Notre-Dame-des-Landes : heurts entre zadistes et gendarmes
Par Sandrine Delorme avec AFP
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Le ton monte : "On a joué le jeu et on a été floué" dit une zadiste qui s'occupait de la bergerie du lieu-dit "Les 100 noms".

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Troisième jour d'expulsion des occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Les forces de l'ordre françaises ont repris progressivement leurs opérations d'encerclement, de destruction, d'évacuation...

Les gendarmes sont arrivés vers 06h30 dans la zone entre les "Fosses noires" et les "Vraies rouges", un site sauvé hier par les zadistes.

Des affrontements ont éclaté vingt minutes après sur la route des Fosses noires qui jouxte les lieux, perpendiculaire à la D281, la route dite "des Chicanes". Les gendarmes ont répliqué aux projectiles lancés par un groupe de quelque 70 zadistes par des tirs de grenades lacrymogènes et de désencerclement.

Hier, au second jour, les violences étaient déjà montées d'un cran. Bilan de la préfecture : dix gendarmes et un opposant blessés. Bilan de l'équipe médicale de la zone à défendre : une trentaine de zadistes blessés, dont deux graves qui ont dû être hospitalisés.

L'importance de l'opération de gendarmerie a amené les opposants à appeler à la mobilisation. Ils ont reçu l'aide d'agriculteurs.

"Si la préfecture ne retire pas ses troupes, c'est la mobilisation générale", a annoncé Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale association d'opposants à l'ex-projet d'aéroport.

En détruisant les lieux de vie installés autour de la D281, l'ex-route "des chicanes" qui traverse la ZAD et où se cristallisaient les tensions depuis l'abandon du projet d'aéroport en janvier dernier, les gendarmes ont détruit au passage des projets agricoles collectifs.

D'où la colère de l'Acipa et un sentiment de trahison exprimé mardi par des zadistes comme Sarah, qui vivait au lieu-dit "Les 100 noms" dont la bergerie a été détruite lundi malgré des discussions ces dernières semaines avec les autorités: "On a joué le jeu (avec la préfecture) et on a été floué".

Selon la préfecture de Loire-atlantique, 16 sites ont déjà été évacués, 15 démolis. L'objectif est toujours de démanteler 30 à 40 sites. L'opération pourrait durer jusqu'à la fin de la semaine.

Beaucoup craignent un dérapage, et des voix s'élèvent pour dénoncer cette opération militaire.

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