Le procureur américain Eric Schneiderman s'était pourtant érigé défenseur des victimes dans l'affaire Harvey Weinstein.
Aux États-Unis, coup de théâtre, le procureur de l'Etat de New York Eric Schneiderman a annoncé sa démission, quelques heures seulement après la publication de plusieurs témoignages d'anciennes compagnes l'accusant de violences et de menaces.
Lui qui s'était érigé en relais judiciaire du mouvement Me Too contre le harcèlement sexuel dans le milieu professionnel, réfute les allégations parues dans l'hebdomadaire The New Yorker, mais dit quitter son poste pour ne pas nuire à sa fonction en cette période critique depuis l'éclatement de l'affaire du producteur américain déchu Harvey Weinstein.
Ses services s'étaient impliqués directement dans le processus de reprise de la Weinstein Company, le studio du producteur déchu Harvey Weinstein, accusé de harcèlement et d'agression sexuelle par plus de cent femmes. Ils avaient fait dérailler un projet de reprise qu'ils jugeaient insuffisamment favorable aux victimes présumées d'Harvey Weinstein, le studio finissant par déposer le bilan.
Deux des 4 victimes présumées témoignent ouvertement et racontent que l'ancien élu démocrate au Sénat de l'Etat de New York les a giflées violemment en plusieurs occasions alors qu'il était sous l'emprise de l'alcool. Il aurait même fait mine de les étrangler, manifestation de ce qu'elles décrivent comme un désir de domination physique et psychologique.
Lui estime n'avoir agressé personne et avoir pris part à des jeux de rôles et à d'autres activités sexuelles consenties. Aucune plainte n'a jusqu'ici été déposée contre lui.
Elu procureur en 2010, Eric Schneiderman est devenu, depuis l'élection de Donald Trump, l'un de ses opposants les plus actifs au sein de l'institution judiciaire américaine. Il avait engagé de nombreuses actions en justice pour contrecarrer des mesures de l'administration Trump, notamment sur le climat, l'immigration ou la neutralité du net.