Les grandes entreprises françaises sont devenues championnes du monde en matière de distribution de dividendes aux actionnaires, selon un rapport de l’ONG Oxfam.
Les grandes entreprises françaises sont devenues championnes du monde en matière de distribution de dividendes aux actionnaires, selon un rapport de l'ONG Oxfam.
Selon cette étude, intitulée "Des profits sans partage", qui couvre la période 2009-2016, les groupes du CAC 40 ont distribué les deux tiers de leurs bénéfices à leurs actionnaires, un taux deux fois plus élevé que dans les années 2000.
Les groupes Engie, ArcelorMittal ou Veolia sont notamment pointés du doigt.
L'argent restant va essentiellement aux investissements, alors qu'une part infime, 5%, est reversée aux salariés.
Oxfam dénonce des stratégies d’entreprises qui nourrissent une "véritable spirale des inégalités" :
"Ces entreprises creusent les inégalités car, non seulement elles n'associent pas les salariés aux bénéfices générés par les grandes entreprises, alors même que les salariés sont la première force de production de ces richesses-là, souligne Manon Aubry, porte-parole d'Oxfam, et co-auteure du rapport. Et puis aussi parce que ces stratégies s'accompagnent d'écarts de salaires vertigineux : les PDG du CAC 40 gagnent en moyenne 119 fois plus que leurs salariés moyens. Et puis, dernier élément de ce creusement des inégalités, c'est la stratégie de contournement de l'impôt, puisque ces entreprises du CAC 40 possèdent 1454 filiales dans les paradis fiscaux. Au final, c'est une triple injustice : des dividendes records, des écarts de salaires abyssaux et des stratégies de contournement de l'impôt qui nourrissent cette spirale des inégalités."
Ce rapport, dont la méthodologie est contestée par des économistes, a entraîné des réactions politiques. La France Insoumise, le parti de gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon, voit dans cette distribution inégale des richesses, une exception française qui ne peut plus être tolérée.