Le Parlement portugais a dit non à l'euthanasie

Le Parlement portugais a dit non à l'euthanasie
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Par Euronews avec Reuters, APTN
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Portés par des partis de gauche, quatre projets de lois en faveur de l'euthanasie étaient en débat au parlement mardi dernier. Ils ont tous été rejetés par les députés.

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89 % des Portugais seraient contre l'euthanasie et pour un développement des soins palliatifs, c'est ce qu'indique un récent sondage. Rien d'étonnant donc à la mobilisation de milliers de personnes la semaine dernière devant le parlement.

Et les parlementaires les ont suivis. Ils ont voté contre les quatre projets de loi présentés et débattus mardi 29 mai en faveur de l'euthanasie.

Une déception, sans nulle doute pour l'un des fers de lance de ce combat, Ana Figueiredo, qui a perdu son père en 2014. Atteint d'un cancer des os incurable, douloureux et dégradant, il s'est suicidé, il avait 72 ans, c'était un héros de guerre. Il avait demandé un suicide assisté à ses médecins en 2007.

"Se tuer ainsi d'une balle dans la tête pour stopper sa propre douleur, mettre un terme à un calvaire qu'il ne pouvait endurer plus alors qu'il n'avait plus d'espoir malgré une belle vie passée, je pense que ce n'est digne pour personne."

Le résultat du vote était incertain et a été serré. Les quatre projets de loi étaient présentés par des partis politiques de gauche. 

Le projet du parti socialiste a été rejeté par 115 voix, 110 étaient pour. Il y a eu quatre abstentions pour un total de 229 députés. 

Quel était ce projet ?

Il couvrait les patients portugais qui "se trouvent dans une situation de souffrance extrême, avec une blessure incurable ou une maladie mortelle et incurable". Deux médecins, dont au moins un spécialiste de la maladie, et un psychiatre doivent signer la demande de mort.

Selon le projet de loi, une fois la demande approuvée par un Comité de vérification et d'évaluation, les médecins pouvaient encore refuser d'exécuter la procédure pour des raisons morales. La surveillance devait être assurée par l'Inspection générale de la santé. Le processus devait être reporté s'il était  contesté devant la justice ou si le patient perdait conscience. 

Autant de garde-fous qui n'ont pas suffi à convaincre les législateurs. 

L'activiste Sara Sepulveda contre l'euthanasie, avançait encore récemment cet argument :

"Les législateurs veulent que nous devenions des professionnels de la santé bourreaux qui administrent la mort à ceux qui souffrent. C'est ce qui est en jeu et nous ne le voulons pas."

Actuellement, l'incitation ou l'assistance à l'euthanasie sont passibles de trois ans de prison.

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