Mariano Rajoy emporté par la corruption ?

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Tous droits réservés Juan Carlos Hidalgo/Pool via REUTERS
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Par Euronews avec AFP
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Le chef du gouvernement conservateur espagnol, affaibli par la condamnation de son parti dans un procès pour corruption, est en passe d'être renversé après l'appui décisif donné ce jeudi par un parti nationaliste basque à une motion de censure socialiste.

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Sauf défection de dernière minute, le vote annoncé des cinq députés du Parti nationaliste basque (PNV) donnera vendredi au chef des socialistes Pedro Sanchez la majorité absolue de 176 sièges nécessaire pour renverser M. Rajoy et prendre automatiquement sa place au Palais de la Moncloa.

"Nous pensons que nous répondons à ce que les citoyens basques réclament majoritairement (...) en votant oui", a déclaré Aitor Esteban, chef de file des députés PNV à la chambre.

M. Sanchez, dont le Parti socialiste (PSOE) ne dispose que de 84 députés, a rassemblé autour de son nom une majorité hétéroclite de 180 voix composée de la gauche radicale de Podemos, des indépendantistes catalans et des nationalistes basques.

Alors que les analystes politiques donnaient en début de semaine très peu de chances à cette motion, le vent a donc tourné à Madrid où M. Rajoy, 63 ans, à la tête du gouvernement depuis 2011 et qui avait survécu à plusieurs crises politiques, devrait vivre ses dernières heures au sommet du pouvoir.

"Votre isolement, Monsieur Rajoy, constitue l'épitaphe d'une période politique, la vôtre, qui est déjà finie", lui avait lancé M. Sanchez, ancien professeur d'économie de 46 ans surnommé le "beau mec" en Espagne, jeudi matin.

"La fête est finie", a déclaré de son côté Joan Baldoví le représentant du petit parti Compromís, allié de Podemos.

Afin de convaincre le PNV, M. Sanchez avait assuré qu'il ne toucherait pas au budget voté la semaine dernière prévoyant des largesses financières pour le Pays basque. A l'adresse des séparatistes catalans, il a annoncé par ailleurs qu'il essaierait de "jeter des ponts" avec le gouvernement régional à Barcelone. "Au sein de la nation espagnole, il y a des territoires qui eux aussi se sentent nations", a-t-il déclaré. "Nous pouvons coexister dans le cadre de la Constitution".

La grande question qui se pose désormais est de savoir combien de temps M. Sanchez, qui a promis d'appeler à des élections anticipées, pourra gouverner avec une majorité qui s'annonce instable. Il compte dans un premier temps faire adopter un train de mesures sociales, ce qui pourrait renforcer la popularité de sa formation, très affaiblie ces dernières années.

Avec agence

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