Législatives slovènes : les conservateurs à l'affût

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Par Euronews  avec AFP
Législatives slovènes : les conservateurs à l'affût
Tous droits réservés  REUTERS/Borut Zivulovic

Janez Jansa se voit déjà en haut de l'affiche...

En Slovénie, les citoyens sont appelés aux urnes ce dimanche 2 juin pour des élections législatives anticipées. En tête des sondages, l'ancien Premier ministre conservateur Janez Jansa espère bien reprendre les rênes du pouvoir. Le leader du parti démocrate slovène (SDS) avait dû démissionner il y a cinq ans à cause d'une affaire de corruption durant son premier mandat (2004-2008).

Jansa devrait distancer le Premier ministre sortant de centre gauche Miro Cerar (Parti du centre moderne - SMC), critiqué par l'opinion publique malgré une croissance économique record et un faible taux de chômage.

La campagne s'est en effet déroulée dans un contexte de grogne sociale, sur fond de revendications de hausses des salaires et des retraites après dix années d'austérité. Une réforme du système de santé, jugé inefficace et coûteux, et l'amélioration du climat des affaires ont également été réclamés, un mécontentement qui a pesé dans la décision de M. Cerar en mars d'écourter légèrement son mandat.

Autre candidat : l'indépendant Marjan Sarec, ancien comédien devenu maire d'une petite ville de province. Si jamais il est élu, Janez Jansa devra peut-être s'allier à lui pour rassembler une majorité au gouvernement.

"Orbanisation" slovène

"La campagne électorale du Parti démocrate a bousculé les standars slovènes. Monsieur Jansa s'est inspiré du Fidesz hongrois, mais aussi des ultra-conservateurs du Parti républicain américain durant leur campagne. Il a mélangé tout ça et cela a bien fonctionné", souligne Miha Kovac, analuste politique.

A l'instar de son allié Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, Janez Jansa a fait de l'immigration le thème central de sa campagne. Alors que, selon les chiffres officiels, seul un millier de réfugiés vivent actuellement dans le pays.

Selon le quotidien Dnevik, le leader du SDS aurait d'ailleurs reçu l'appui de médias financés par des fonds hongrois afin de faire passer ses messages anti-immigration durant la campagne électoral.

Près de 500.000 migrants ont transité par la Slovénie en 2015 et 2016 avant de poursuivre leur route vers l'ouest de l'Europe, une vague qui avait alors poussé le gouvernement de M. Cerar à ériger une clôture de 200 km à la frontière croate. Seul un millier de réfugiés et de demandeurs d'asile vivent dans le pays aujourd'hui, selon les chiffres officiels.

Une manifestation "contre la haine et l'intolérance" a rassemblé de 3 à 4.000 personnes, selon le télévision publique, en début de soirée à Ljubljana, à l'appel d'organisations non-gouvernementales.