L'opposant congolais Jean-Pierre Bemba a été acquitté en appel, vendredi 8 juin 2018, par la Cour pénale internationale (CPI), deux ans après avoir été condamné à 18 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
"La CPI semble dire aux chefs de guerre : laissez vos troupes commettre les pires abominations"
Fédération internationale des ligues des Droits de l’homme (FIDH)
Condamné en 2016, en première instance, à 18 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, l'ancien chef de guerre congolais Jean-Pierre Bemba a été, vendredi 8 juin 2018, à La Haye (Pays-Bas), en appel, acquitté par la Cour pénale internationale (CPI).
Les juges ont estimé que l'accusé ne pouvait être tenu pour responsable des assassinats, des viols et des pillages perpétrés par les milices de son Mouvement de libération du Congo (MLC), entre octobre 2002 et mars 2003.
"La CPI semble dire aux chefs de guerre : tant que vous n'êtes pas sur les lieux, laissez donc vos troupes commettre les pires crimes et les pires abominations", a dénoncé la responsable du bureau Justice internationale de la Fédération internationale des ligues des Droits de l’homme (FIDH). Le procureur de la CPI, Fatou Bensouda, a, lui, qualifié cette décision de "regrettable".
Jean-¨Pierre Bemba devra toutefois attendre la tenue d'une nouvelle audience, mardi 12 juin, sur son éventuelle remise en liberté, car il demeure sous le coup d'une condamnation dans une affaire de subornation de témoins.
Son acquittement rebat en tout cas les cartes de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), programmée le 23 décembre 2018. L'opposition, hier divisée, était déjà en voie de s'unir face au président Joseph Kabila, qui entend briguer un troisième mandat, ce que la Constitution lui interdit pourtant. Le retour de Jean-Pierre Bemba, 55 ans, sur la scène politique la renforce encore.