Le pouvoir roumain contre les magistrats anticorruption

Le parti social-démocrate (PSD) au pouvoir en Roumanie a réuni, samedi 9 juin 2018, à Bucarest, une foule immense de sympathisants, 150 000 personnes, selon l'agence de presse nationale Agerpres, pour dénoncer contre ce qu'il considère être des "abus" de la justice à l'égard de ses propres responsables.
"C'est étrange, un rassemblement organisé par le pouvoir contre l'Etat souterrain. C'est la théorie du complot"
Politologue
Premier concerné, son président, Liviu Dragnea, condamné en 2016 à deux ans de prison avec sursis pour fraude électorale, et qui est en attente d'une décision judiciaire dans une autre affaire. Il a dénoncé "des procureurs corrompus, des magistrats liés aux services secrets, une structure souterraine qui parasite les institutions de l'Etat".
"C'est très étrange de voir un rassemblement organisé par les gens au pouvoir pour dénoncer ce qu'ils appellent l'Etat souterrain, a commenté le politologue Andrei Țăranu. Car, avec cette expression, on est dans la théorie du complot."
Pour donner encore plus de poids à la manifestation, la Première ministre était présente, avec son gouvernement. Depuis leur retour au pouvoir, en décembre 2016, les sociaux-démocrates, dont des élus sont visés par la justice, tentent d'assouplir la législation anticorruption.