Vingt spéléologues secouristes français pourraient partir dans les prochaines heures pour aider à faire sortir le groupe toujours pris au piège dans la grotte de Tham Luang en Thaïlande.
Après neuf jours, les 12 enfants et leur accompagnateur ont été retrouvés "sains et saufs" dans la grotte de Tham Luang en Thaïlande. Leur localisation a déclenché un mouvement de liesse dans tout le royaume. Mais l’opération pour les faire sortir s’annonce des plus compliquées. Le groupe se trouve en effet à plus de quatre kilomètres de l’entrée de la grotte, dont les boyaux sont pour la plupart toujours inondés. En outre, les conditions météo risquent de se détériorer, ce qui compliquera la bonne marche des opérations.
Nous nous sommes entretenus avec Bernard Tourte, le président du Spéléo Secours Français (SSF), qui a proposé l’aide de sa structure aux autorités thaïlandaises. Et dans le cas où la Thaïlande sollicite effectivement les secouristes français, “_vingt spécialistes et six tonnes de matériels pourraient être envoyés sur zone dans les 24 heures_”, nous indique-t-il.
Cette équipe serait constituée, par exemple, de deux médecins urgentistes plongeurs et de douze plongeurs sauveteurs habilités au maniement d’une "civière plongée", une invention française mise au point pour le SSF, qui permet de prendre en charge les personnes ne pouvant pas se déplacer (blessées ou en état de choc).
Bernard Tourte explique que le principal problème sera le courant qui règne dans les entrailles de la grotte, un courant qui pourra être renforcé par les mauvaises conditions météo qui s’annoncent. Pour le président du SSF, l’important sera la “_remise en état_” des treize personnes prises au piège et de les mettre dans “_une bulle de confort_”. Et autant que faire se peut, “_leurs relevés médicaux doivent se poursuivre dans les meilleures conditions_”.
L'entrée de la grotte n'est pas la seule alternative pour y pénétrer. D’autres solutions peuvent être mise en œuvres après l’analyse des lieux, pour trouver de nouveaux points d’entrée. Les équipes du SSF peuvent exploiter des failles et des brèches pour creuser des puits afin de s'infiltrer plus en amont dans les galeries, car “_une solution sèche_” sera toujours la meilleure option pour Bernard Tourte.
Le plus important sera, selon le président du SSF, de renforcer la coordination afin de réduire “_tout risque de sur-accident_”. Bernard Tourte insiste notamment sur l’utilisation d’un matériel de plongée spécialement prévu pour ce genre d’opération, en expliquant par exemple que les militaires thaïlandais utilisent notamment du matériel "monobloc" - une seule bouteille - , alors qu’il serait plus souhaitable d’utiliser une solution "double-bloc" pour augmenter les réserves d’air.
Enfin, Bernard Tourte met en avant l’importance des moyens de communication. Il préconise ainsi de multiplier les systèmes de transmission afin de ne pas rompre le lien avec les enfants et leur entraîneur dans la grotte. Ses équipes seraient ainsi à même de poser un câble téléphonique entre le camp de base et la cavité où le groupe se trouve.
Ne reste désormais qu'à recevoir le feu vert pour partir prêter main-forte en Thaïlande.
**Le Spéléo secours français, créé en 1977, est une structure autonome, spécialisée dans l’assistance aux victimes et au sauvetage en milieu souterrain, qui dépend de la Fédération française de spéléologie. Le SSF regroupe au sein de ses antennes départementales 2000 spéléologues secouristes, tous bénévoles. **