Survivre à l'ère du Brexit, l'exploit politique de Theresa May

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Par Sandrine DelormeEvelyn Laverick avec AFP, Reuters
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David Davis et Boris Johnson ont déjà été remplacés et la Première ministre britannique passe à autre chose : il va maintenant falloir présenter le plan de sortie à l'Union européenne.

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Les futures relations commerciales de la Grande-Bretagne avec l'Union européenne, voilà ce qui a provoqué la violente tempête gouvernementale d'hier à Londres. Mais la Première ministre Theresa May a survécu et tient bon malgré la démission de deux poids-lourds de son équipe, à commencer par son ministre négociateur du Brexit.

Hier après-midi, au parlement, elle avait d'ailleurs commencé avec légèreté en disant : "depuis le référendum il y a deux ans, nous avons un débat national animé, au sein du cabinet, les points de vues sont fermes autour de la table, tout comme aux tables du petit déjeuner des Britanniques."

Mais le meneur de l'opposition, le travailliste Jeremy Corbyn a été prompt à lui répondre :

"Deux ans après le référendum, 16 mois après le déclenchement de l'article 15, ce n'est que ce week-end qu'un cabinet parvient à s'entendre sur une position de négociation et que l'illusion dure 48 heures"...

Peu avant ces interventions, Boris Johnson, symbole des "Brexiters", avait lui aussi démissionné. Dans sa lettre de départ du ministère des Affaires étrangères, il a évoqué ne pas être en accord avec le "demi-Brexit proposé", expliqué que "le rêve était en train de mourir asphyxié par le doute de soi"...

Theresa May a réagi en expliquant qu'elle était surprise de cette décision après les dernières discussions productives, mais elle l'a déjà remplacé par Jeremy Hunt, le secrétaire d'État à la santé, pro-européen jusqu'à il y a peu :

"Mon travail principal à ce moment de grande importance pour notre pays est de soutenir la Première ministre afin que nous puissions passer un accord avec l'Union européenne basé sur ce qui a été convenu par le gouvernement la semaine dernière à Checkers."

Le plan de Theresa May, approuvé donc, le week-end dernier, prévoirait la création d'une sorte de marché de libre-échange parallèle au marché commun. Autrement dit la Grande-Bretagne conserverait des règles communes à l'Union européenne pour les biens, mais pas les services. Car Theresa May est réaliste : 55 % des échanges commerciaux britanniques se font avec les autres pays de l'UE et 80 % de ce que consomment les Britanniques est importé.

La Grande-Bretagne est donc très dépendante de ses partenaires extérieurs. En revanche, il y aurait consensus sur ce qui est prévu pour la circulation des personnes.

Et ce Brexit commercial "doux" a paru impossible à soutenir au négociateur, le ministre David Davis qui a donc claqué la porte dimanche soir et a aussitôt été remplacé par Dominic Raab qui était à l'Intérieur.

Le gouvernement May a donc survécu un jour de plus, mais la menace plane. .. Et il faut encore et surtout que l'Union européenne soit d'accord avec ce plan de sortie...

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