Nicaragua : violente opération contre Masaya

Des forces de l'ordre au Nicaragua
Des forces de l'ordre au Nicaragua Tous droits réservés  REUTER REUTERS/Oswaldo RivasS/Oswaldo Rivas
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Par Euronews avec AFP
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Rafales d'armes automatiques, cris, cloches sonnant pour alerter la population : Masaya, la ville la plus rebelle du Nicaragua, était mardi matin sous le feu des forces progouvernementales.

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Rafales d'armes automatiques, cris, cloches sonnant pour alerter la population : Masaya, la ville la plus rebelle du Nicaragua, était mardi matin sous le feu des forces progouvernementales de ce pays secoué par des manifestations violemment réprimées qui ont fait des centaines de morts.

"Ils attaquent Monimbo (un quartier de Masaya) ! Les balles atteignent la paroisse de Marie-Madeleine, où le prêtre s'est réfugié", a écrit sur Twitter l'évêque auxiliaire de Managua, Silvio Baez, appelant le président nicaraguayen Daniel Ortega à "arrêter ce massacre".

Sur les vidéos et enregistrements publiés sur les réseaux sociaux, on peut entendre des tirs nourris et des cris. Des habitants et des journalistes locaux rapportent la présence d'hommes cagoulés équipés de fusils d'assaut Kalachnikov et "M16", ainsi que de francs-tireurs.

"La bonne nouvelle en provenance du Nicaragua est que le coup d'État a échoué, c'est-à-dire que la tentative de coup d'Etat au Nicaragua est déjà vaincue", a affirmé mardi à Bruxelles Paul Oquist, le ministre nicaraguayen chargé des politiques nationales, dans un entretien à l'AFP. "Il n'y a plus de barrages routiers", "les étudiants peuvent retourner en cours", a-t-il soutenu. Le gouvernement qualifie les manifestants de "putschistes" et de "délinquants".

Cette incursion, rebaptisée par l'opposition "opération nettoyage", cible le quartier indigène de Monimbo, où la population est fortement mobilisée contre le gouvernement. Des barricades allant jusqu'à deux mètres ont été élevées dans cette ville de 100 000 habitants.

Au bruit des rafales, provenant des différentes entrées à la ville, s'est mêlé celui des cloches des églises afin d'alerter la population, ont raconté des habitants en appelant des radios de la capitale, Managua.

"Ils sont en train de mitrailler les maisons de manière irresponsable, le message est +celui qui sort sa tête, on le tue+, c'est un message de terreur. Ce qui m'inquiète le plus ce sont les enfants, les femmes enceinte et les personnes âgées", a déclaré le secrétaire de l'Association nicaraguayenne des droits de l'homme (ANPDH), Alvaro Leiva.

Une quarantaine de pick-up avec à bord un millier d'hommes des forces anti-émeutes et de paramilitaires fortement armés sont entrés au petit matin dans Masaya, situé à une trentaine de kilomètres de la capitale, selon les habitants. Les accès à la ville étaient bloqués et les journalistes empêchés de passer.

"On nous attaque avec des armes lourdes, c'est une des opérations les plus violentes lancées contre Masaya, on entend des détonations et des tirs de mitrailleuses", a déclaré à l'AFP le dirigeant du mouvement étudiant du "19 avril", Cristian Fajardo. Les habitants résistent "avec des mortiers artisanaux et des pierres", a-t-il ajouté.

Un mouvement de protestation contre Daniel Ortega

Le Nicaragua, pays le plus pauvre d'Amérique centrale, est secoué depuis trois mois par des violences qui ont fait plus de 280 morts et quelque 2 000 blessés.

Un mouvement de protestation, dont les étudiants sont le fer de lance, a été lancé le 18 avril contre le gouvernement de Daniel Ortega, ex-guérillero de 72 ans, à la tête du Nicaragua depuis 2007 après l'avoir déjà dirigé de 1979 à 1990. Il est accusé d'avoir mis en place avec son épouse Rosario Murillo, qui occupe les fonctions de vice-présidente, une "dictature" marquée par la corruption et le népotisme. Ses adversaires demandent des élections anticipées ou son départ.

Avec agence

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