Au moins dix personnes ont été tuées et vingt blessées dans des attaques lancées par les forces gouvernementales dimanche dans plusieurs localités aux mains des rebelles dans le sud du Nicaragua, où le véhicule d'un évêque a été visé par des tirs.
Au moins dix personnes ont été tuées et vingt blessées dans des attaques lancées par les forces gouvernementales dimanche dans plusieurs localités aux mains des rebelles dans le sud du Nicaragua, où le véhicule d'un évêque a été visé par des tirs.
Il s'agit des derniers épisodes en date dans les violences qui secouent depuis trois mois ce pays, le plus pauvre d'Amérique centrale, et qui ont au total fait au moins 282 morts et quelque 2000 blessés.
Six civils, dont deux mineurs, et quatre policiers ont trouvé la mort dimanche dans les opérations des forces de police et paramilitaires à Masaya, une ville rebelle assiégée, située à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale Managua, et dans ses environs, selon un bilan provisoire de l'Association nicaraguayenne des droits de l'homme (ANPDH). Les localités de Niquinohomo, Catarina, Diria, Diriomo ont notamment été visées.
Par ailleurs, des paramilitaires ont ouvert le feu sur le véhicule à bord duquel se trouvait Mgr Abelardo Mata, un évêque nicaraguayen qui se dirigeait vers Masaya, ont déclaré des responsables de l'Eglise catholique, selon lesquels il est sain et sauf. Mgr Mata, très critique envers le gouvernement de Daniel Ortega, est l'un des cinq dignitaires de l'Eglise qui assurent une médiation entre le gouvernement et l'opposition au Nicaragua. Il "a été intercepté par des paramilitaires qui ont saccagé sa voiture, ont brisé les vitres et ont voulu la brûler", a affirmé l'assistant de l'évêque, Roberto Petray.
Masaya, la ville la plus rebelle du Nicaragua, est l'épicentre du mouvement de protestation, dont les étudiants sont le fer de lance, lancé le 18 avril contre le gouvernement du président Daniel Ortega.
Celui-ci, âgé de 72 ans et à la tête de son pays depuis 2007, après l'avoir déjà dirigé de 1979 à 1990, est accusé d'avoir durement réprimé les manifestations et mis en place avec son épouse Rosario Murillo, qui occupe les fonctions de vice-présidente, une "dictature" marquée par la corruption et le népotisme. Ses adversaires demandent des élections anticipées ou son départ.
Avec agence