Le "M. Sécurité" de Macron, auteur de violences, visé par une enquête, l'IGPN saisie

Alexandre Benalla et Emmanuel Macron - Paris, Salon de l'agriculture
Alexandre Benalla et Emmanuel Macron - Paris, Salon de l'agriculture Tous droits réservés Reuters (24/02/2018)
Par Euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire, notamment pour "violences par personne chargée d'une mission de service public" et "usurpation de fonctions", après la diffusion d'images d'un collaborateur du président Emmanuel Macron frappant un manifestant le 1er mai dernier.

PUBLICITÉ

Qui est vraiment Alexandre Benalla, et quel est véritablement son rôle à l'Elysée ? Beaucoup d'interrogations ce jeudi sur la personnalité de cet homme, ancien responsable de la sécurité des déplacements du président français Emmanuel macron, et qui vient d'être formellement identifié comme l'auteur de violences sur un manifestant le 1er mai dernier. 

Suite à la parution d'un papier du Monde hier, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris pour "violences par personne chargée d'une mission de service public" et "usurpation de fonctions". Cette enquête, confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne, vise également l'"usurpation de signes réservés à l'autorité publique", a précisé le parquet. Selon le code pénal français, l'usurpation de fonction est passible de trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende et l'usurpation de signes réservés à l'autorité publique est, elle, passible d'un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende.

L'IGPN, la police des polices, a aussi saisie de l'affaire. 

On voit sur cette vidéo (ci-dessus) filmée place Contrescarpe à Paris l'homme en question, Alexandre Benalla (casque de policier, sweat à capuche clair et blouson noir) attraper un jeune homme à la gorge et lui asséner plusieurs coups. Fait troublant, alors qu'il n'est pas policier, il porte un casque de CRS, et plus tôt dans la journée, il a été vu portant un brassard de police.

Alexandre Benalla, alors responsable de la sécurité des déplacements d’Emmanuel Macron, était selon un secrétaire d'Etat "chargé de mission invité en tant qu'observateur aux manifestations du 1er mai".

"La sanction la plus grave jamais prononcée contre un chargé de mission" selon le porte-parole Elysée

Ce jeudi matin, Bruno Roger-Petit, le porte-parole de l'Elysée est revenu ce jeudi matin sur les raisons pour lesquelles Alexandre Benalla se trouvait place de la Contrescarpe à Paris.

Lors de sa déclaration, Bruno Roger-Petit a également souligné qu'Alexandre Benalla avait reçu "l_a sanction la plus grave jamais prononcée contre un chargé de mission travaillant à l'Elysée_".

Alexandre Benalla a été "mis à pied pendant quinze jours avec suspension de salaire. Il a été démis de ses fonctions en matière d'organisation de la sécurité des déplacements du président. Cette sanction vient punir un comportement inacceptable et lui a été notifiée comme un dernier avertissement avant licenciement", a précisé Bruno Roger-Petit.

Alexandre Benalla avait "demandé l'autorisation d'observer les opérations de maintien de l'ordre pour le 1er Mai", autorisation qui lui avait été donnée car "il agissait dans le cadre d'un jour de congé et ne devait avoir qu'un rôle d'observateur".

"Il a largement outrepassé cette autorisation", a souligné M. Roger-Petit, alors que les images le montrent "interven(ir) physiquement pour participer aux opérations de maintien de l'ordre".

"Sa hiérarchie n'a eu connaissance des faits qu'a posteriori. Il a été immédiatement convoqué par le directeur de cabinet du président qui lui a notifié une sanction disciplinaire".

M. Roger-Petit a précisé qu'Alexandre Benalla était "accompagné ce jour-là et dans les mêmes conditions de Vincent Crase", "gendarme réserviste par ailleurs employé de La République en marche". M. Crase "était très ponctuellement mobilisé, comme d'autres réservistes, par le commandement militaire de la présidence de la République", a-t-il indiqué.

"Ayant outrepassé son autorisation, de la même manière qu'Alexandre Benalla, il a été sanctionné, comme lui, par une mise à pied de quinze jours avec suspension de salaire. Il a été mis également fin à toute collaboration entre lui et la présidence de la République", a conclu le porte-parole de l'Elysée.

Pour Emmanuel Macron, "La République est inaltérable"

La République est "inaltérable", a laconiquement déclaré ce jeudi Emmanuel Macron lors de son déplacement en Dordogne, alors que l'Elysée tentait de stopper la bronca suscitée par la vidéo d'un de ses collaborateurs frapper un manifestant le 1er mai.

Les journalistes qui accompagnaient le président de la République pour cette visite centrée sur les services publics en milieu rural l'ont a de multiples reprises interrogé sur cette affaire qui suscite une vague d'indignation à gauche comme à droite. Mais M. Macron a chaque fois refusé de répondre.

En fin de visite toutefois, à un journaliste qui lui demandait si "la République n'est pas entachée" par cette affaire, il a répondu: "Non non, la République elle est inaltérable !"

Emmanuel Macron a effectué un bain de foule avec une centaine de personnes à Périgueux avant d'inaugurer une fresque de la nouvelle Marianne, appelée à orner les timbres de la Poste. Il a eu un long aparté avec une femme protestant contre la hausse des prix du gaz et des impôts.

Alexandre Benalla sur les Champs Elysées aux côtés des Bleus le 16 juillet

Sur des images toutes récentes, on voit Alexandre Benalla évoluer au sein du service d'ordre lors de la descente des Champs Elysées des Bleus après la Coupe du Monde... Pourtant après ses actes du 1er mai, c'est bien à des tâches administratives au palais de l'Elysée qu'il avait été muté.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Attentat près de la Tour Eiffel : l'assaillant "assume" son acte

Une enquête pour identifier un corps découvert dans l'Angleterre rurale prend une dimension européenne

JO d'hiver : le CIO sélectionne la France pour 2030, Salt Lake City aux Etats-Unis pour 2034