État des routes dans l'UE un mois après Gênes : un exemple allemand

État des routes dans l'UE un mois après Gênes : un exemple allemand
Par Loreline MerelleElena Cavallone
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Les ponts sont-ils sûrs en Europe? Un mois après l'effondrement d'un viaduc à Gênes, la question reste toujours d'actualité. Nombreuses sont les infrastructures européennes à montrer des signes d'usure. C'est le cas notamment à Leverkusen, en Allemagne.

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L'effondrement du pont de Gênes a révélé l'état critique de nombreuses infrastructures en Europe. C'est notamment le cas du pont de Leverkusen, en Allemagne. Contruit dans les années soixante, ce pont traverse la région prospère de Rhénanie du Nord-Wesphalie mais les camionneurs ne peuvent plus l'emprunter pour des raisons de sécurité. Une récente inspection a détecté une centaines de brèches dans ses structures en acier.

« La fermeture de ce pont était un signal important pour dire aux politiciens : réveillez vous ! Depuis, ils pensent de nouveau aux moyens de financer la reconstruction des ponts. " s'exclame Marcus Hover, directeur de la fédération allemande des transports et de la logistique.

Marcus Hover, directeur de la fédération allemande des transports et de la logistique

"Maintenant, nous avons suffisamment de fonds mais cela arrive tardivement, et nous faisons beaucoup de travaux ce qui conduit à davantage d'embouteillages » nuance le directeur de la fédération.

L'ouverture d'un nouveau pont est prévu pour 2020. En attendant, la fermeture de ce viaduc essentiel a eu des conséquences sur l'économie locale et a conduit à déplacer le trafic sur d'autres ponts. "Avant, je pouvais prendre l'autoroute immédiatement, maintenant je dois faire tout un tour et je rencontre beaucoup plus d'embouteillages" raconte un camionneur.

"Beaucoup de structures construites en Europe entre les années soixante et soixante-dix posent des problèmes de stabilité et de sécurité" explique Elena Cavallone, envoyé spécial d'Euronews. "Si d'un côté, il y a un manque d'entretien, d'un autre côté avec l'ouverture des frontières dans les années 90, l'augmentation massive du trafic a usé ces structures censées soutenir des charges moins importantes". 

Les déficits structurels sont aussi dûs aux techniques utilisées, datant de l'après Seconde Guerre mondiale selon le professeur, Guido De Roeck, expert en ingénieurie civile à l'université de Louvain. 

Guido De Roeck, expert en ingénieurie civile à l'université de Louvain.

"Il y avait beaucoup de constructions réalisées dans tous les pays européens et le contrôle de la qualité n'était pas celui d'aujourd'hui" estime cet expert. "Donc c'est effectivement possible que des matériaux de qualité inférieure aient été utilisés ».

Pour contrôler la stabilité des infrastructures, l'espace fournit de l'aide : le satellite Léonardo permettra de détecter tout changement dans une structure grâce aux capteurs situés sur le pont. 

« Dans l'idéal, nous aurions de nouvelles structures et nous installerions immédiatement des capteurs à l'intérieur. Pour tous les ponts qui restent, nous manquons du référentiel, c'est à dire de l'état du pont à l'origine. Mais nous pouvons suivre son évolution » explique le chercheur. Un mois après l'effondrement du pont de Gênes, investir dans les infrastructures européennes semble plus nécessaire que jamais.

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