Mondiaux de cyclisme: France, la fin d'une parenthèse béante ?

Mondiaux de cyclisme: France, la fin d'une parenthèse béante ?
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Une "première" au XXIe siècle: l'équipe de France est citée parmi les favorites pour le titre mondial du cyclisme qui lui échappe depuis 1997, une parenthèse béante qui mérite explications avant le rendez-vous d'Innsbrück (Autriche), dimanche.

"Il faudra battre Alaphilippe". De l'Espagnol Javier Minguez à l'Italien Davide Cassani, les sélectionneurs étrangers disent à peu près la même chose. L'équipe de France est toujours prise en compte à l'exemple de son puncheur Julian Alaphilippe, candidat évident au titre mondial.

Sa réussite du Tour de France (2 étapes) a été confortée par ses succès dans les courses WorldTour du printemps (Flèche Wallonne) puis de l'été (Clasica San Sebastian). Avec lui, mais aussi Romain Bardet et Thibaut Pinot, les deux autres cartes du sélectionneur Cyrille Guimard, le cyclisme français est compétitif au plus haut niveau dans les courses au parcours sélectif, comme à Innsbrück.

De 1997, l'année du titre de Laurent Brochard un an avant le scandale de dopage qui bouleversa le cyclisme, à 2017, la France ne compte que deux podiums aux Mondiaux. Pour une médaille de bronze à chaque fois, Jean-Cyril Robin en 1999 et Anthony Gesmo en 2005.

La raison principale ? Jean-Cyril Robin avait dénoncé à l'époque, de façon prémonitoire, "le cyclisme à deux vitesses" qui lui avait valu les foudres du président de l'Union cyclisme internationale (UCI) d'alors, le Néerlandais Hein Verbruggen. La plupart des coureurs français, prudents ou désireux de ne pas passer pour de mauvais perdants, ont préféré ensuite se taire, au moins publiquement.

- Des champions du monde tombés dans l'oubli -

"Les Français avaient fait leur révolution mais beaucoup (d'autres) continuaient (le dopage)", a expliqué plus tard Robin. "Beaucoup nous ont tapé sur les doigts disant que l’on ne savait pas s’entraîner et que nous étions des pleureuses. On avait pourtant raison..."

En 2012, Thomas Voeckler soulignait lui aussi l'importance de ce décalage mais relativisait: "J'ai pâti de ce contexte, des excès du dopage. Mais pas plus que les autres coureurs, pas forcément français d'ailleurs, qui ont toujours eu pour ligne de conduite de faire leur métier proprement."

"Bien sûr, les tricheurs ont gagné des courses mais est-ce qu'ils sont plus heureux ? Où en sont-ils dans leur vie ?", interrogeait-il l'an dernier au terme de sa carrière. Sans avoir besoin de citer des noms, notamment de champions du monde quasiment tombés dans l'oubli après avoir été pris par la patrouille antidopage (Camenzind, Astarloa, Ballan...).

L'instauration du passeport sanguin par l'UCI à la fin des années 2000 et la mise en place des contrôles inopinés ont porté leurs fruits malgré des zones d'ombre persistantes. Le constat s'impose: depuis plusieurs années, l'horizon s'est ouvert dans les plus grandes épreuves pour des coureurs à la réputation sans tâche, tels Bardet et Pinot.

A l'inverse de la génération précédente, celle de Sandy Casar et Pierrick Fédrigo qui avait fini par se résigner, eux sont légitimement convaincus de pouvoir rivaliser. Pour avoir gagné des étapes de prestige du Tour, ils ne nourrissent aucun complexe face à leurs adversaires. Dès lors, la réussite dans les Mondiaux n'est qu'une affaire de temps. Peut-être une affaire d'heures.

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