Les échecs prennent une dimension mondiale en Géorgie

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Par Apostolos Staikos
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La Géorgie vient d'accueillir les 43èmes Olympiades d'échecs. Cette compétition mondiale qui a réuni plus de 180 équipes a été marquée par la présence de joueurs légendaires et les performances impressionnantes de nouveaux talents.

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Batoumi dans l'ouest de la Géorgie a tout d'une station balnéaire touristique, mais elle accueille aussi des événements culturels et sportifs majeurs. Exemple avec les 43èmes Olympiades d'échecs qui ont eu lieu du 23 septembre au 6 octobre 2018.

Pendant douze jours, joueurs légendaires et nouveaux talents ont avancé leurs pions lors de ce tournoi d'envergure mondiale. Une compétition à la saveur toute particulière pour la Géorgienne Nino Batsiashvili, lauréate d'un titre international dans cette discipline en 2015, puisqu'elle a eu lieu dans sa ville natale.

"C'est la première fois que Batoumi accueille un évènement aussi grand et c'est très important pour nous de bien jouer," fait remarquer la jeune trentenaire. "C'est un tutoriel géant parce qu'on regarde les autres jouer et on apprend des choses et on partage aussi notre expérience avec nos collègues étrangers," dit-elle avant d'ajouter : "Quand on est joueur d'échecs, on doit s'entraîner tous les jours et trouver des combinaisons, des idées et des tactiques nouvelles pour pouvoir les utiliser par la suite."

Chez les femmes, la Géorgie a remporté la médaille de bronze. Mais c'est la Chine qui a dominé les podiums en s'imposant dans deux catégories, se distinguant parmi 185 équipes dont celle de la France et 920 joueurs. Pas moins de 1837 parties ont été disputées en présence de plus de 4000 invités.

"Il ne faut pas faire de bruit dans ce hall et les téléphones portables sont interdits," indique notre reporter Apostolos Staikos. "Vous devrez aussi être très patient si vous voulez suivre une partie jusqu'au bout car elles peuvent durer jusqu'à six heures," indique-t-il. "Pour réussir aux échecs, il faut être concentré et avoir une bonne stratégie et les idées claires," dit-il.

Légendes des échecs

Lors de ces Olympiades, des réalisateurs ont tourné des scènes d'un documentaire sur les retrouvailles de quatre joueuses de l'ancienne équipe soviétique d'échecs. Parmi elles, Nona Gaprindashvili. Cinq fois championne du monde, elle a été la première femme à décrocher le titre de grand-maître international. Selon elle, sa discipline a désormais un tout nouvel environnement.

"Les ordinateurs ont tout changé et aujourd'hui, les spectateurs préfèrent s'asseoir devant leur écran et regarder les matchs en ligne, ils ne viennent plus dans les salles de tournoi," regrette Nona Gaprindashvili. "Avant, nos compétitions étaient retransmises dans les cinémas et les théâtres et il y avait tout le temps beaucoup de public, ceux qui ne pouvaient pas entrer restaient devant les portes pour attendre les résultats," se souvient-elle.

Ces 43èmes Olympiades avaient débuté par une cérémonie spectaculaire au sein de la Black Sea Arena avec des danseurs traditionnels, un DJ, l'Orchestre symphonique de Géorgie et son Ballet national. Quant à la clotûre de l'évènement, elle a été célébrée au Centre musical d'Etat de Batoumi.

Nouvelle génération de joueurs

Pour la municipalité, ce tournoi contribue à renforcer l'attractivité de la ville. "Notre ambition," souligne Tornike Rijvadze qui est à la tête du gouvernement de la région de Batoumi, l'Adjarie, "c'est de créer et de transformer la ville et la région en une destination touristique quatre saisons. C'est pour cela que nous avons beaucoup investi, nous avons fait beaucoup d'efforts pour construire des infrastructures et nous travaillons en permanence à améliorer nos produits et services touristiques," explique-t-il.

Pour la Fédération internationale des échecs, les compétitions internationales servent de vitrine pour cette discipline : elles contribuent à faire émerger une nouvelle génération de passionnés à travers la planète.

"Les échecs doivent faire partie des programmes scolaires dans le monde entier," insiste Zurab Azmaiparashvili, président de l'association European Chess Union. "Les enfants constitueront une nouvelle génération de joueurs et ils se serviront des compétences qu'ils ont acquises grâce aux échecs dans leur vie privée, dans leur vie sociale," espère-t-il. 

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