Brésil : les favelas, entre espérance et crainte

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Par Euronews
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Certains ont voté Bolsonaro pour en finir avec la violence et la corruption, d'autres redoutent une politique répressive

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C'est dans la favela de Cantagalo, à Rio, qu'a grandi Daiza Carvhalo. La violence endémique brésilienne est entrée dans son foyer il y a dix ans. La police est venue arrêter son fils, qui a ensuite été torturé et tué en détention, pour un vol dont elle assure qu'il n'était pas l'auteur. Alors la proposition du président élu Jair Bolsonaro de donner davantage de pouvoirs à la police et l'armée lui donne des sueurs froides.

" Si la police est déjà agressive aujourd'hui, imaginez lorsqu'un président renforcera ses pouvoirs et lui donnera la légitimité de tuer, le droit de venir dans les favelas et de tuer sans conséquences ", se lamente Daiza.

Ce soir-là, dans une autre favela, celle de Babilonia, les clients d'un troquet écoutent leur nouveau président d'extrême droite à la télé tout en consultant une application qui localise les violences armées sur leur portable. Si la politique de tolérance zéro prônée par Bolsonaro a eu un écho dans ces quartiers, c'est parce que les chiffres des homicides sont effarants, 63 000 au Brésil l'an dernier. Le vainqueur de la présidentielle promet d'assouplir les restrictions à la détention d'armes. Et si Bianca Bastos a voté pour lui, c'est surtout pour que les auteurs de violences ne passent plus entre les mailles du filet.

" Vous commettez aujourd'hui un vol et peu après vous êtes gracié ou vous avez un bracelet électronique et vous recevez beaucoup d'aides. À mon avis, c'est de l'impunité ", s'indigne-t-elle.

La victoire de Jair Bolsonaro a suscité beaucoup d'incertitude dans les favelas mais beaucoup pensent que le président élu d'extrême droite aura des difficultés à faire passer certaines de ses mesures les plus polémiques sur la sécurité. Au cours de la prochaine législature, le Congrès brésilien sera l'un des plus fragmentés au monde, il comptera une trentaine de partis, ce qui risque de compliquer la gouvernance. Bolsonaro va donc devoir passer les deux prochains mois à tenter de bâtir des alliances avant son investiture.

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