Route du Rhum: traverser l'Atlantique en bateau +volant+, est-ce risqué?

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Pour la première fois, la victoire sur la Route du Rhum se jouera entre bateaux dits +volant+, capables de filer à des allures folles au dessus de l'eau. L'exercice est difficile mais les skippers s'y sont préparés.

"Le risque humain n'est pas nul. Dans l'eau, il y a des choses qu'on ne maîtrise pas. Il ne faut pas laisser la place à la peur mais à la conscience du danger. La peur est quelque chose qui nous fait reculer, prendre des mauvaises décisions et ça, on ne peut pas se le permettre", souligne François Gabart (Macif), à la barre de l'un des Ultim, ces bateaux dernière génération.

La principal risque pour ces bateaux reste le chavirage. Et la flotte très élitiste des Ultim a vécu un épisode de cet ordre il y a seulement 6 mois.

Le maxi-trimaran Banque Populaire, tenu par Armel Le Cléac'h, en a fait durement les frais au large des côtes marocaines lors d'un convoyage.

"Quand Banque Populaire s'est retourné, ça a calmé un peu tout le monde", raconte Guillaume Combescure, en charge de la performance dans la team de Gabart. "Personne n'est à l'abri de ça, c'est comme le tonneau de rallye, ça coûte la course, énormément d'argent, d'énergie à tout le mode mais ça fait partie du risque".

- Sur le fil -

Pour l'expert, "l'enjeu du multicoque est de le faire aller vite" et donc "c'est sa capacité à rester à l'endroit".

Lors des briefings, le sujet n'est pas tabou, tout est évoqué comme "la position des bateaux de sécurité, comment faire si le bateau s'est retourné, où est le niveau de la mer si le bateau s'est retourné, par où je passe si je suis à tel endroit. Tout ça a été réfléchi", relève Combescure.

Lors de la Route du Rhum, qui partira dimanche de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), le risque viendra aussi de la tension liée à la confrontation. Et les bateaux capables de +voler+, comme celui de Le Cléac'h mais aussi celui de Gabart et celui de Sébastien Josse (Edmond de Rothschild), flirteront avec les limites de leur bateau pour aller chercher la victoire.

"Consciemment ou inconsciemment, ce qui est vrai, c'est que ces nouvelles machines demandent plus à être sur le fil que le bateau Sodebo", explique Thomas Coville (Sodebo), dont le bateau n'est pas vraiment +volant+.

"Pour y arriver, il faut être sur le fil et rendre ces bateaux volant ou semi volant et là tu es dans une instabilité et à un moment donné si tu te rates tu chavires", ajoute-t-il.

- Chavirage et accrochage -

"Mais tous les multicoques peuvent chavirer, moi je ne suis pas dans cette zone rouge pour être obligé d'exploiter mon bateau et ça change tout", précise Coville, qui sait aussi que le chavirage n'est pas aussi le seul danger.

En 2014, quelques heures après avoir pris le départ de la Route du Rhum en tant que favori, son bateau a percuté un cargo et c'en était fini de la course.

"C'était de l'ordre de l'accident de voiture, t'es un accidenté de la route. Je n'ai jamais eu peur pour mon intégrité physique. Je suis en tête, je me rends compte que je gâche une opportunité incroyable, je suis super méga déçu et en rentrant je souffre d'une culpabilité monstre", confie Coville qui a fait appel à une coach mentale pour se débarrasser de cette culpabilité.

De son côté, Le Cléac'h assure que la page du chavirage a été tournée.

"Pour moi, très vite, avec l'équipe, et tout ce qui s'est mis en place autour de moi pour que le bateau soit vite opérationnel, le chavirage n'a pas été un traumatisme, loin de là. La parenthèse s'est terminée quand le bateau a été remis à l'eau", dit le navigateur, qui a récupéré son multicoque il y a 2 mois.

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