Route du Rhum: une journée magique prévue dimanche à Saint-Malo

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Dimanche, pour la première fois de l'histoire, des bateaux devraient prendre le départ de la Route du Rhum en mode +volant+, pour rejoindre la Guadeloupe en probablement moins de 6 jours après une traversée de l'Atlantique qui s'annonce fabuleuse, mais non dénuée de dangers.

Le spectacle devrait être tout simplement magique ! Alors que la météo s'annonce sous de bons auspices pour le départ à Saint-Malo, avec une mer plate et du vent, les Ultim, catégorie-reine d'une flotte de 123 bateaux, devraient faire le show.

A la barre de ces Ultim (maxi-trimarans de 32 m de long pour 23 m de large maximum capables de +voler+ grâce à des appendices, les foils), Armel Le Cléac'h (Banque Populaire IX)) et Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) évolueront sur les bateaux de toute dernière génération, mis à l'eau en 2017. François Gabart (Macif) a un multicoque vieux de 3 ans et revisité l'hiver dernier pour complètement +voler+. Enfin, dans cette catégorie Ultim figurent aussi Thomas Coville (Sodebo) et Francis Joyon (Idec Sport), qui tiennent leur place même si leurs montures ne peuvent pas +voler+.

"Au départ, c'est facile", souligne à l'AFP Thomas Coville. "La côte en Bretagne nord va nous protéger, ça va aller rapidement, pour nous c'est l'état de la mer qui fait tout le job. Jusqu'en bout de Bretagne, Ouessant, ça va aller très, très vite".

"Et là, ça va être un duel de vitesse avec des bateaux volants qui vont pouvoir s'exprimer, donc ça va être esthétique en plus pour eux (les spectateurs, ndlr), un peu moins pour nous", ajoute Coville, qui prend part à sa 6e Route du Rhum, après avoir été percuté par un cargo en 2014, dans les quelques heures qui ont suivi le départ.

- Tempête mardi -

Après ce départ sur les chapeaux de roue, la flotte devra faire face à une première petite dépression avant une grosse tempête mardi, qui affectera beaucoup les bateaux lents comme les petits monocoques de 12 m, les Class40. Les Ultim pourront l'esquiver et s'ouvrir une voie à grande vitesse jusqu'à l'arrivée à Pointe-à-Pitre.

"Les Ultim ont une possibilité de passage plus tôt, même très rapide. La porte pour eux est beaucoup plus simple puisqu'on peut même imaginer qu'un Ultim arrive en moins de six jours en Guadeloupe", commente le directeur de course, Jacques Caraës.

Pour Coville, il "faut aller très vite pour passer devant (la dépression)". "Plus tu vas vite et moins t'es exposé".

Aller vite avec ces machines veut dire naviguer à 40-45 noeuds (74-83 km/h). Aucun marin n'a jusqu'ici traversé l’Atlantique en solitaire en course sur des multicoques +volants+.

Derrière eux, il y aura 5 autres catégories, dont les Class40, la flotte la plus nombreuse avec 52 engagés. Et la plus inquiète.

"On sait que ça va être compliqué mais là j'ai trouvé pendant le briefing météo (samedi) qu'il y avait une tension palpable. J'ai rarement vu Jacques (Caraës) dans cet état de nervosité", relève Kito de Pavant (Made in Midi).

"La dépression, qui va concerner toute la flotte mardi, est un peu sévère. Il y a de la mer forte, du vent très fort, ça va secouer tous les bateaux, il y aura de la casse. On va croiser les doigts pour que ça ne soit pas trop dramatique, que tous les skippers prennent de bonnes décisions. A priori les Ultim vont bien s'en sortir", dit-il.

- Le spectre de 2002 -

Quelques skippers de monocoques Class40 ont déjà fait savoir qu'ils s'arrêteraient pour faire escale en attendant une situation plus clémente. La direction de course a d'ailleurs indiqué qu'elle avait pris contact pour ce cas de figure avec plusieurs ports comme Lorient, Roscoff ou encore Brest.

Lalou Roucayrol, qui barre un Multi50 (Arkéma), n'écarte pas la possibilité de s'arrêter entre Porto et Lisbonne.

Le marin de 54 ans n'a rien oublié de l'édition 2002, une véritable hécatombe. Sur les 18 multicoques partis, seuls 3 avaient touché terre: celui de Michel Desjoyeaux (Géant), vainqueur devant Marc Guillemot (Biscuit La Trinitaine), et Roucayrol (Banque Populaire).

"Je suis le seul à ne pas m'être arrêté. Michel Desjoyeaux s'arrête 2 fois, Marc Guillemot une fois. Je suis arrivé à passer au travers de tout ça mais le bateau était franchement détruit. Ca m'a marqué. Le matin, vous apprenez que machin s'est retourné, des bateaux, perdus, massacrés. On n'y va pas pour ça. On n'est pas des trompe-la-mort malgré tout", explique Roucayrol.

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Le départ de la 11e édition de la Route du Rhum, qui fête ses 40 ans, sera donné dimanche à 14h02 sur une même ligne de 5 km. La dernière édition s'était jouée en un temps record de 7 jours 15 heures.

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