Le ministre français du logement et de la ville Jean Denormandie est attendu dans la cité phocéenne pour faire le point sur l'habitat insalubre moins de trois semaines après le drame de la rue d'Aubagne.
Depuis le drame de la rue d'Aubagne, qui a fait huit morts le 5 novembre dernier, Marseille, clouée au pilori par les habitants, fait évacuer des centaines de logements potentiellement dangereux.
Au total, la cité phocéenne compte déjà près de 200 immeubles fantômes. Et 95 appartements sont sur le point d'être évacués dans les quartiers Nord, dans l'une des plus grandes copropriétés dégradées de la ville.
Les habitants attendent avec anxiété, mais aussi impatience leur relogement. Déjà 1 500 personnes ont été prises en charge, avec peine, par la mairie :
Djamilla Gautier, habitante du bâtiment A de la cité du Parc Corot, mère célibataire de cinq enfants :
"Si c'est pour nous loger dans un endroit mieux que ça, je peux pas être contre, on sera au moins en sécurité avec nos enfants, mais après, on n'est au courant de rien. De suite, il faut faire tout vite, on n'a pas le temps de réfléchir. Mais après oui, si on en vient à être relogé, je ne demande que ça, je ne vais pas vous mentir. Je ne vais pas faire la difficile, je tiens compte de mes enfants et pour leur sécurité, j'ai pas le choix."
Moins d'un mois après l'effondrement de trois immeubles dans le centre populaire de Marseille, et les appels à la démission du maire Jean-Claude Gaudin, la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence a proposé un nouveau plan de lutte contre l'habitat insalubre au ministre du logement et de la ville : 600 millions d'euros d'investissements pour que Marseille ne se retrouve plus jamais dans la situation de la rue d'Aubagne.