L'opposition accuse le pouvoir de réprimer les manifestants qui protestent contre la hausse des prix
L'opposition soudanaise monte au créneau, galvanisée par la colère de la population. Le chef du principal parti d'opposition, qui vivait en exil il y a quelques jours encore, a organisé une conférence de presse et accusé le régime d'une répression armée qui aurait fait plus de 20 morts. Sadek al-Mahdi, dirigeant d'Al-Oumma, en appelle à une enquête internationale et au départ du président Omar el-Béchir.
Depuis mercredi, les manifestations sont quotidiennes dans plusieurs villes du Soudan, un pays en plein marasme économique. La livre soudanaise s'est effondrée face au dollar, l'inflation atteint 70% et le prix du pain, désormais rationné, a triplé.
Le mécontentement est tel que des bâtiments officiels, comme le siège du parti au pouvoir dans la ville d'Atbara, ont été incendiés.
Avec la sécession du sud en 2011, le Soudan a perdu les trois quarts de ses revenus pétroliers. Le président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 29 ans, a remplacé le gouvernement en septembre, sans pour autant parvenir à sortir le pays de l'ornière.