Le fiasco de l'empoisonnement de Sergeï Skripal

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Par Euronews
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Retour sur une affaire à l'origine d'une crise diplomatique entre la Russie et les occidentaux

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En mars, la petite commune de Salisbury, à une heure de Londres, est devenue le centre d'une intrigue internationale. Un ancien agent russe, Sergeï Skripal et sa fille Yullia ont été découvert, dans un état catatonique, empoisonnés par un agent innervant. Père et fille ont passé plusieurs semaines à l'hôpital, avant de se guérir.

Un agent russe ciblé

Sergueï Skripal, cible de l'empoisonnement, est un ancien officier russe du renseignement militaire. Il a été reconnu coupable par la Russie d'avoir transmis aux renseignements britanniques l'identité des agents russes travaillant sous couverture en Europe. En 2006, Skripal avait été emprisonné en Russie, puis libéré 5 ans plus tard par Moscou en échange de 10 agents russes arrêtés par le FBI. Il s'est ensuite rendu au Royaume-Uni, où il a donné des conférences sur les agences de renseignement russes dans les académies militaires.

Enquête britannique

En septembre, le gouvernement britannique a révélé l'identité de deux agents russes, suspectés du crime de Sergeï Skripal : Alexander Petrov et Ruslan Bochirov. Les deux hommes sont arrivés à l'aéroport de Gatwick, et ont séjourné dans un hôtel à l'Est de Londres, avant de se rendre à Salisbury. Ils ont utilisé une bouteille modifiée de marque Nina Ricci pour contaminer la porte des Skripal.

De retour en Russie, les deux suspects ont été présentés à la télévision russe comme des touristes partis visiter la célèbre cathédrale de Salisbury. Mais une enquête du journal Bellingcat a finalement révélé que Boshirov était en fait le colonel Angtoliy Chepiga, un militaire russe haut gradé. et Petrov était Alexander Mishkin, un docteur qui travaille pour les services russes depuis 2010. Le chef des renseignements russes, le général Igor Korobov, est par ailleurs décédé des suites d’une «maladie grave et longue». L'homme aurait été critiqué par les autorités russes à cause du fiasco de l'opération.

Crise diplomatique

La Première ministre britannique, Theresa May, a immédiatement prise des mesures de rétorsion, en expulsant 23 diplomates russes de Grande Bretagne et en partageant des preuves de l'empoisonnement avec 29 pays alliés. En tout 155 diplomates russes ont dû rentrer chez eux. Theresa May a déclaré que l'attaque était "presque certainement" approuvée par un haut responsable de l'Etat russe. L’empoisonnement a d'ailleurs poussé le chef du service des renseignements britanniques à hausser le ton envers la Russie, ce qui est rare pour être souligné." J'exhorte la Russie ou tout autre État désireux de renverser notre mode de vie, à ne pas sous-estimer notre détermination et nos capacités. Ou celles de nos alliés" a déclaré Alex Younger, patron du MI6.

Une substance très dangereuse

Tout de suite après l'empoisonnement, les autorités ont dû mettre la zone en quarantaine, notamment le restaurant et le pub où le père et la fille avaient dîné. Leur domicile a dû, lui aussi, être décontaminé.  Les membres des services d'urgence qui les ont secouru sont également tombés malades, signe précoce de la dangerosité de la substance, très vite identifiée : le Novichok russe. 

Un couple a également été touché par la substance. La femme, Dawn Sturgess, est décédée après avoir manipulé une bouteille de parfum empoisonnée.

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