Macron : 6H30 face aux maires français, et une petite phrase qui tue

Macron face à des maires de Normandie à Grand Bourgtheroulde 15/01/19.
Macron face à des maires de Normandie à Grand Bourgtheroulde 15/01/19.
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Par Joël Chatreau
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Emmanuel Macron s'en est plutôt bien sorti face aux 653 maires de Normandie qu'il a rencontré dans la petite ville de Grand Bourgtheroulde. Pendant 6 heures et demi, le président français a écouté toutes leurs doléances. Seule bourde de la journée, avoir dénoncé les défavorisés qui "déconnent !".

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Le président français, à qui l'on reproche souvent d'être si loin des préoccupations des élus de base, semble en avoir reconquis une partie. Très longuement, patiemment, Emmanuel Macron a écouté mardi 653 maires de petites communes venus de toute la Normandie pour le rencontrer à Grand Bourgtheroulde, une localité du département de l'Eure. Il les a si bien écouté d'ailleurs, qu'après avoir promis qu'il n'allait "pas parler longtemps" ("car l'objectif, c'est surtout de vous entendre"), le chef de l'Etat a débattu pendant des heures avec les participants, 6 heures et demi au total !

Cet échange, qui annonce le "grand débat" souhaité par le président partout en France, s'est déroulé dans une ambiance plutôt conviviale. Assis en rond à l'intérieur d'un gymnase, les maires n'ont toutefois pas ménagé Emmanuel Macron, lui posant des questions très précises venues du "terrain" et lui présentant toutes sortes de doléances au nom de leurs administrés. En préambule, le locataire de l'Elysée a parlé de la crise suscitée par la révolte des "gilets jaunes" comme d'une "chance", confessant même qu'il n'avait pas assez impliqué les Français depuis son élection.

Une centaine de "gilets jaunes" a tenté de manifester en contournant les barrages mis en place par des CRS mais en vain...

Vitesse à 80 km/h, référendums : Macron est ouvert

Parlant d' "un réveil démocratique" provoqué par ces "gilets jaunes", les élus ont évoqué pêle-mêle les sujets qui fâchent le plus, à savoir un pouvoir d'achat trop faible, une mauvaise justice fiscale, le bas niveau des petites retraites ou encore la disparition affolante des services publics en milieu rural. Et ils n'en sont pas restés là, réclamant plusieurs réformes, comme baisser la TVA sur les produits de première nécessité, redonner plus de compétences aux maires, rendre le vote obligatoire...

Emmanuel Macron a ouvert la porte dans certains domaines, se disant favorable à des aménagements du décret qui limite la vitesse à 80 km/h, acceptant de voir si les communes peuvent à nouveau délivrer la carte d'identité et la carte grise. Il s'est dit aussi prêt à réviser la loi NOTRe sur l'organisation des collectivités, une loi qui en fait baver aux élus, et à réfléchir à l'organisation de référendums, mais "pas sur tous les sujets", a-t-il précisé.

ISF, CSG : Macron inflexible

Concernant ses propres réformes, notamment la suppression de l'Impôt de solidarité sur la fortune et la hausse de la CSG, le président les a de nouveau ardemment défendues à coup de chiffres. Et, voulant montrer qu'il savait parler vrai, il a même utilisé des mots d'argot.

La petite phrase de trop

Le président français, abusant justement des formules choc, a cependant gâché la bonne tenue des conversations de la journée en lâchant une petite phrase qui a choqué. Face aux conseillers municipaux de Gagny, toujours dans l'Eure, il a déclaré vouloir "responsabiliser" les personnes en situation de pauvreté car "il y en a qui font bien", a-t-il distingué, mais d'autres "qui déconnent !". L'opposition s'en est emparée, dénonçant du "mépris" et une attitude "insupportable".

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