Le mythique week-end de Coupe du monde de ski alpin de Kitzbühel (Autriche) débute vendredi par la descente sur une piste glacée à l'extrême que certains skieurs jugent cette année encore plus exigeante que d'habitude.
La piste "est l'une des plus dures que j'aie faite, c'est sûr. Elle est +bleue+ (très glacée, ndlr) de haut en bas et ça tape partout", constate l'expérimenté français Johan Clarey pour son 10e Kitzbühel.
Après avoir affronté une véritable patinoire fin décembre à Bormio (Italie), les skieurs se frottent de nouveau à une piste hyper lustrée et exigeante, sur la descente dès vendredi (plutôt que samedi) suite au changement de programme décidé jeudi par la Fédération internationale de ski (FIS).
La FIS et les organisateurs réagissent aux prévisions météo qui annoncent d'importantes chutes de neige, du vent et une hausse soudaine de la température (d'environ moins dix degrés à environ zéro) dans la nuit de vendredi à samedi.
"A chaque fois c'est pareil, dès que Bormio est extrêmement difficile, derrière on a une semaine à Kitzbühel qui l'est encore plus, poursuit Clarey. Je le déplore car il y a beaucoup de +casse+ (blessés) en ce moment et je pense que la préparation des pistes y est pour beaucoup."
"Après, c'est ce qui fait la légende de notre sport. On ne va pas s'en plaindre non plus. Si tu as Kitzbühel avec une neige hyper facile où tout se passe bien ce ne serait plus Kitzbühel", concède le leader de l'équipe de France de vitesse (deux fois 5e, une fois 4e cet hiver).
La "Streif" propose des passages très bosselés, notamment dans des virages en dévers où les skieurs lancés à plus de 100 km/h, qui luttent déjà contre la force centrifuge, subissent ces "vaguelettes" qui menacent leur stabilité.
- "Dingue du début à la fin" -
Tellement exigeant que le colosse Norvégien Aksel Lund Svindal (1,89 m, près de 100 kg) a préféré déclarer forfait pour la descente, alors que son genou droit, déjà opéré deux fois, le fait souffrir.
Il a indiqué préférer ne pas compromettre sa fin de saison, notamment les Mondiaux de Are (Suède) qui débutent le 5 février.
"C'est juste dingue du début à la fin mais dingue dans ce que cela demande physiquement", a jugé Svindal mercredi lors d'un point presse dans un hôtel du centre de la station du Tyrol.
Usé par 17 années de Coupe du monde, Svindal (36 ans) a été tellement marqué physiquement par l'étape de Bormio qu'il a mis "10 jours avant de pouvoir re-skier tranquillement avec (s)on père".
Le Norvégien ne juge pas pour autant la piste plus dangereuse que d'habitude: "Nous sommes sur une Coupe du monde extrême, mais nous sommes les meilleurs skieurs du monde, on devrait en être capables. Donc je ne vais pas dire que ca va trop loin dans la difficulté parce que je suis blessé. C'est mon ressenti personnel, mais je suis sûr qu'un paquet de mecs vont être bons ici avec ces conditions."
Entre les deux courses de voltigeurs, les slalomeurs entrent en piste un jour plus tôt que prévu, samedi, menés par l'idole autrichienne Marcel Hirscher, largement en tête de la Coupe du monde, et par la pépite française Clément Noël, vainqueur de sa première course dimanche dernier à Wengen (Suisse).
Programme de l'étape de Coupe du monde messieurs de Kitzbühel (en heures françaises):
Vendredi 25 janvier: descente à partir de 11h30
Samedi 26 janvier: slalom, 1re manche à 09h30, 2e manche à 12h30
Dimanche 27 janvier: super-G à partir de 13h30