XV de France: Auch, le rugby toujours à coeur

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Trop faible démographiquement, Auch a disparu de la carte du rugby professionnel. Mais le Gers est plus que jamais représenté au sein du XV de France avec les jeunes Antoine Dupont, Grégory Alldritt et Pierre Bourgarit, candidats à une place lors du Tournoi des six nations.

Quelle ville de 20.000 habitants peut se targuer d'avoir autant de représentants dans une sélection nationale ? Si l'on inclut le troisième ligne Anthony Jelonch (22 ans, 2 sélections) et l'ailier Gabriel Lacroix (25 ans, 1 sélection), ce sont 5 joueurs formés ou passés par le défunt FC Auch qui frappent depuis 2017 à la porte des Bleus.

Un XV de France guidé depuis un an par le Gersois Jacques Brunel, formé au club auscitain où il a également fait ses débuts comme entraîneur. Son consultant pour la défense, Jean-Marc Béderède, encore un Auscitain, a mené Dupont et Jelonch en finale nationale des Crabos (moins de 18 ans) en 2014.

Une "génération dorée", estime Grégory Patat, l'entraîneur - auscitain, évidemment - des avants de La Rochelle qui a fait venir les pépites Bourgarit (21 ans, 1 sél.) et Alldritt (21 ans) en Charente-Maritime. "Ils étaient sollicités par d'autres projets mais celui de La Rochelle, basé sur la formation, les valeurs, la reconnaissance du travail, ressemblait un peu à celui d'Auch. C'est ce qui leur a plu", retrace celui qui avait auparavant entraîné le FCA (2009-2014).

Alors que ce dernier, après avoir déposé le bilan en juin 2017, se reconstruit en Fédérale 3 (5e division) sous un nouveau nom, le RC Auch, la "filière gersoise" est plus active que jamais. "L'année où on descend (rétrogradation administrative, NDLR), on est champion des réserves de Fédérale 1. La moitié de l'équipe (d'alors) doit évoluer actuellement en Top 14 ou Pro D2", estime Alldritt, interrogé à Marcoussis.

- Maillage scolaire -

Dans un sport où, pour exister au niveau professionnel, "il faut avoir un bassin économique important, ce n'est pas le cas d'Auch", déplore Alldritt. Mais le Gers, peuplé de seulement 190.000 habitants, reste "un département très agricole où le rugby tient une place très importante", rappelle Patat.

Et l'a conservée grâce à un homme: Henry Broncan, entraîneur d'Auch pendant une décennie (1998-2007) qui a "structuré des classes rugby", explique Patat. "Il a fait rentrer le rugby sur les écoles, et l'a associé au lycée agricole de Beaulieu (d'où sont issus Dupont et Jelonch, NDLR). Cela nous a permis d'avoir un regard sur un panel de joueurs importants venant de tout le département."

Des cours aménagés, quatre-cinq heures de rugby supplémentaires par semaine et les résultats sont là. "C'est le fruit d'une politique départementale mise en place au niveau du collège, puis du lycée, par le biais de sections sportives, jusqu'au centre de formation", résume Julien Sarraute, ancien entraîneur adjoint du FCA qui a créé le centre de formation en 2007.

- "Etat d'esprit irréprochable" -

Outre le milieu scolaire, c'est ce second outil qui a favorisé l'éclosion de jeunes talents. "Avant 2007 et la création du centre de formation, on se heurtait à une forte concurrence d'Agen, Toulouse, des Landes qui sont proches. Financièrement, on ne pouvait pas lutter. Après, on a su garder nos jeunes", estime Patat.

Comment ? "En mettant l'accent sur un projet de qualité, avec une identité locale forte, en fixant un cadre, les joueurs sont restés", selon Sarraute. "Aujourd'hui, ils ne doivent leur réussite qu'à eux-mêmes", savoure l'actuel entraîneur de Colomiers (Pro D2) en saluant "l'état d'esprit irréprochable" de ses jeunes Mousquetaires.

"Rien n'a été facile pour eux, ils ont dépassé toutes les problématiques", se souvient le formateur: "Bourgarit était en alternance dans une société de BTP, Jelonch aidait dans une exploitation familiale, Alldritt était dans une école d'ingénieur à Toulouse mais aucun des trois n'a raté une séance d'entraînement quand ils étaient au centre de formation." Le XV de France a peut-être beaucoup à apprendre de ses laborieux Gascons.

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