Le spectre d'un Brexit dur plane sur l'industrie automobile britannique

Le spectre d'un Brexit dur plane sur l'industrie automobile britannique
Tous droits réservés REUTERS/Toby Melville
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Par Vincent Coste
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Fermetures d'usines, délocalisations en Europe continentale... Alors que la date du 29 mars se rapproche et qu'aucun accord ne semble se profiler entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, le secteur automobile britannique sera-t-il dans la tourmente ?

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Le constructeur japonais Honda vient d'annoncer qu’il allait fermer son seul site de production au Royaume-Uni, situé à Swindon dans le sud du pays. 3 500 emplois sont directement menacés par la fermeture prévue en 2022 de cette usine. Chaque année, plus de 150 000 véhicules sont produits sur ce site.

Honda a indiqué que cette décision n’a pas été motivée par la situation liée au Brexit, préférant pointer du doigt le contexte automobile mondial. Le spectre d’une sortie du Royaume-Uni sans le moindre accord, faisant craindre la résurgence de barrières douanières et commerciales, a sans doute été pris en compte par l’état-major du constructeur japonais, bien qu'il s'en défende.

Avec l’annonce de Honda, c’est une véritable série noire qui frappe l’industrie automobile britannique. En quelques mois, les mauvaises nouvelles se sont en effet succédées.

Le 3 février dernier, Nissan, un autre constructeur japonais, avait ainsi fait état de sa volonté de ne plus produire l’un de ses modèles phares, le SUV X-trail, en Angleterre. "Nous avons pris cette décision pour des raisons économiques, mais l'incertitude persistante autour des futures relations du Royaume-Uni avec l'UE n'aide pas des entreprises comme la nôtre à planifier l'avenir", a expliqué le président de Nissan Europe, Gianluca de Ficchy.

En janvier, le groupe JLR, qui regroupe Jaguar et Land Rover, avait annoncé la suppression de plusieurs milliers de postes en raison de la baisse de la demande concernant les véhicules diesel. Mais le brouillard persistant autour du Brexit a pu, là aussi, avoir un impact sur cette décision. Le directeur des opérations de JRL, Alexander Wortberg, est d’ailleurs allé dans ce sens en déclarant que "pour nous, il est important qu'il n'y ait pas de Brexit sans accord car cela pourrait causer d'énormes problèmes à notre groupe". Face à cette situation et aux enjeux du marché, JLR a récemment ouvert un nouveau site de production en Slovaquie.

Au même titre que Jaguar et Land Rover, qui sont tous deux passés sous pavillon indien en 2008 après leur rachat par le groupe Tata, la grande majorité des fleurons de l’industrie automobile britannique sont contrôlés par des marques étrangères. Ainsi, Mini et Rolls-Royce font partie du groupe allemand BMW. Bentley, autre emblème du luxe à l’anglaise, est également contrôlé par un autre constructeur allemand, le groupe VAG, maison mère de Volkswagen. Vauxhall, marque bien plus roturière, est, elle, passée dans le giron du Français PSA.

Le 29 mars prochain, le Brexit pourrait fortement accentuer cette tendance, d'autant plus si aucun accord n’est trouvé entre Britanniques et Européens...

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