Venezuela : deux personnes tuées à la frontière brésilienne

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Tous droits réservés UTERS/Ricardo Moraes
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Par Euronews avec AFP
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Deux membres de la communauté indienne Pémon sont morts à la suite de heurts avec l'armée vénézuélienne, près de la frontière du Brésil

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Deux personnes ont été tuées et quinze autres blessées vendredi dans des heurts avec l'armée dans le sud-est du Venezuela, à la frontière avec le Brésil, alors qu'elles tentaient d'empêcher des militaires de bloquer une route pour faire barrage à l'entrée de l'aide humanitaire.

"Une femme indienne et son mari sont morts, et au moins 15 autres personnes de la communauté indienne Pemón de la municipalité de Gran Sabana ont été blessées lors d'une attaque par un convoi de la Garde nationale", a indiqué l'ONG Kapé Kapé à l'AFP.

La municipalité de Gran Sabana se trouve dans l'Etat de Bolivar (sud-est), à la frontière avec le nord du Brésil, où est en train d'être stockée de l'aide humanitaire à destination de la population vénézuélienne.

L'affrontement s'est produit alors que des membres de la communauté indienne tentaient d'empêcher le passage d'un convoi de véhicules militaires jusqu'à la frontière avec le Brésil, dont la fermeture a été ordonnée jeudi par le président Nicolas Maduro.

Mais Diosdado Cabello, le président de l'Assemblée constituante qui gouverne le Venezuela avec des pouvoirs absolus, a affirmé que l'information selon laquelle l'armée était impliquée dans cet incident était "fausse".

"Il y a une personne décédée, c'est l'information que je possède. Ils ont dit que c'était la Garde nationale, mais nous avons la preuve que cela n'a rien à voir avec la Garde nationale", a déclaré aux journalistes M. Cabello.

Ces heurts se sont produits à la veille de la date annoncée par l'opposant Juan Guaido pour l'entrée de l'aide humanitaire stockée aux portes du pays. Nicolas Maduro refuse toute entrée de cette aide, un prétexte, selon lui, pour une intervention armée destinée à le renverser.

Quatre soldats et un véhicule de type jeep qui faisait partie d'un convoi militaire ont été brièvement retenus par des chefs de la communauté, selon un rapport de police auquel l'AFP a eu accès.

Selon un proche d'une des victimes, Salomón Pérez, interrogé par l'AFP, des blessés ont d'abord été transportés dans un hôpital dans la ville frontalière de Santa Elena de Uairen.

En raison du manque de moyens, sept autres blessés ont été transférés jusqu'à des hôpitaux brésiliens, selon la même source.

"Ce n'est pas un affrontement, c'est une attaque" de la part des militaires, s'est indigné M. Pérez en attendant des nouvelles de ses proches dans un hôpital du côté brésilien de la frontière.

Plus tôt, les services de santé de l'Etat de Roraima, frontalier avec le Venezuela, avaient indiqué que deux ambulances vénézuéliennes avaient été autorisées à traverser la frontière, avec notamment cinq blessés par balle, pour qu'ils se fassent soigner dans un hôpital de Boa Vista, à 215 km de la frontière.

Selon M. Pérez, des membres de la communauté avaient tenté de convaincre dans la matinée un général de la Garde nationale dans le village de San Francisco de Yuruani, à 83 km de la frontière, pour qu'il leur permette d'aller au Brésil chercher des vivres et de l'aide d'urgence entreposés depuis quelques jours à Boa Vista.

Ces quelque 200 tonnes d'aide humanitaire commenceront à partir vers le Venezuela samedi, a indiqué le porte-parole de la présidence brésilienne, le général Otavio Rego Barros, sans préciser comment cette aide allait être transportée.

Juan Guaido, qui a promis que l'aide d'urgence entrerait coûte que coûte dans le pays samedi, a accusé sur Twitter les militaires d'avoir tiré des "rafales contre des Pémons qui se trouvaient au poste de contrôle de la Garde nationale".

Il a également demandé que soient arrêtés les "responsables de la répression et de l'assassinat de nos frères Pémons (...) qui soutenaient (l'entrée de) l'aide humanitaire".

Le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), Luis Almagro, a également condamné "fermement" l'attaque. "Nous exigeons que cessent les attaques contre la population", a-t-il écrit sur Twitter.

L'armée, qui a réaffirmé sa "loyauté absolue" à Nicolas Maduro, s'est dite mardi "en alerte" face à toute violation du territoire.

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