Au Congrès, l'ex-avocat de Trump balance tout sur le président américain

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Par Joël Chatreau
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Le témoignage de Michael Cohen, ex-homme de confiance de Donald Trump devenu son pire ennemi, démarre en fanfare. Devant une commission d'enquête du Congrès, il a traité le président américain d' "escroc" et de "raciste". Et cela ne fait que commencer, car l'ancien avocat a promis de tout déballer.

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Michael Cohen est monté sur le ring du Congrès américain mercredi matin à Washington - en milieu d'après-midi en Europe, décalage horaire oblige -, et dès le début du combat, certainement de sa vie, l'ancien avocat de Donald Trump a asséné ses coups les plus durs à son ex-patron : devant les dizaines de membres de la commission d'enquête de la Chambre des représentants, il a traité le président des Etats-Unis de tous les noms d'oiseaux, "escroc", "tricheur", "raciste".

Puis, la voix tremblante, il a présenté des excuses pour avoir mal agi au service de Trump. "Je regrette le jour où j'ai dit oui à M. Trump (...) J'ai honte", a-t-il dit en préambule de son témoignage si redouté par la Maison Blanche.

L'ex-"pitbull de Trump" lui saute à la gorge

La lune de miel entre les deux hommes, dix ans durant, c'est fini et bien fini, depuis le mois d'août dernier. A ce moment-là, Michael Cohen, surnommé "le pitbull de Trump" tellement il le défendait quoi qu'il arrive, a retourné l'arme contre le chef de l'Etat. Il est devenu un témoin-clé du procureur spécial Robert Mueller qui enquête sur des soupçons de collusion entre l'équipe de campagne de Trump et le pouvoir russe, "collaboration" présumée qui aurait pu influencer l'élection présidentielle de 2016.

C'est un candidat à la présidentielle qui savait que Julian Assange préparait une fuite WikiLeaks sur les mails du comité national du Parti démocrate

Michael Cohen affirme que le candidat républicain connaissait les révélations de WikiLeaks, qui avaient déstabilisé son adversaire démocrate, Hillary Clinton, avant leur publication. L'ex-avocat devrait également dévoiler ce qu'il sait sur le financement de la Trump Organization, dont il fut un vice-président pendant une dizaine d'années, sur les comptes douteux de la fondation du milliardaire et sur les contacts qu'on lui avait demandé de prendre avec des responsables russes - toujours eux ! - concernant un projet immobilier de la compagnie Trump à Moscou en 2016.

Je remets (...) une copie d'un chèque que M. Trump a fait à partir de son compte bancaire personnel après son accession au pouvoir, pour me rembourser les sommes que j'ai versées secrètement pour dissimuler son aventure avec une star du cinéma adulte et pour éviter des dommages à sa campagne

Le témoin à charge n'a pas épargné non plus le président américain sur ses "arrangements" présumés avec au moins deux de ses ex-maîtresses. Il a sorti de sa manche la copie d'un chèque que Donald Trump lui aurait donné, selon lui en janvier 2017, après son élection à la présidence, pour lui rembourser une grosse somme d'argent qu'il avait remis au cours de la campagne électorale à une ancienne actrice de porno, Stormy Daniels, afin d'acheter son silence. La même démarche aurait été faite, assure Michael Cohen, auprès d'une playmate nommée Karen McDougal. Au total, le prix du silence se serait monté à 280 000 dollars.

L'ancien avocat n'a plus rien à perdre. Pour avoir caché plusieurs informations dans un premier temps à un tribunal fédéral et avoir trompé le fisc américain, il a été condamné à trois ans de prison, notamment pour "parjure" et "infraction au code électoral". Il doit être incarcéré dès le 6 mai prochain.

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