La diplomatie nord-coréenne tacle l'attitude de la délégation américaine et le "chantage" qu'elle exercerait contre elle.
Le voyage avait été long pour les présidents américain et nord coréen - jusqu'à deux jours et demi d'odyssée ferroviaire pour Kim Jong-Un. En à peine 24 heures, l'idylle a tourné court.
Selon une source du département d'Etat américain, Donald Trump aurait demandé à son homologue de "tout" mettre sur la table à Hanoï.
La réponse ne lui a visiblement pas plu. Et les divergences sur la "dénucléarisation" sont apparues.
"Tout simplement, ils voulaient la levée totale des sanctions et nous ne pouvions pas accepter", a déclaré Donald Trump jeudi, lors de la conférence de presse pendant laquelle il est apparu seul, après les discussions menées avec les Nord-Coréens.
Levée "partielle" ou "totale" des sanctions ?
"Plusieurs milliards de dollars sous forme d'allègement des sanctions économiques" sans gel total des programmes nucléaires nord-coréens en retour : impensable pour les Américains.
Mais de son côté, la Corée du Nord affirme avoir proposé de démanteler le site de Yongpyun, l'un des plus importants de son pays, en échange d'une levée partielle des sanctions seulement.
"Notre Président n'a pas compris pas la façon de négocier des Américains", a déclaré Choe Son Hui, vice-ministre des affaires étrangères nord-coréenne.
_"Alors que nous mettions sur la table une offre que nous n'avions jamais faite auparavant, à savoir le démantèlement de nos installations nucléaires à Yongpyuon, les Américains n'ont toujours pas voulu lever une partie des sanctions." _
"J'ai peur que notre président perde tout intérêt à poursuivre les négociations", a-t-elle ajouté.
Sur la question de la levée des sanctions, les deux camps affirment donc deux choses différentes. La demande émanant de Pyongyang était une levée des sanctions "partielle", selon la diplomatie nord-coréenne. "Totale", selon Donald Trump.
C'est sans doute l'épineuse question qui aurait fait bloquer les négociations.
Mais hier, le président Donald Trump a laissé entendre que d'autres installations nucléaires existantes, dont les Américains auraient connaissance, avaient été passées sous silence par les nord-coréens.