France-Algérie : retour en images sur une longue histoire tourmentée

C'était le 27 février dernier à Paris.Le porte-parole du gouvernement français était interrogé sur la perspective d'une 5ème candidature d'Abdelaziz Bouteflika.
Une histoire marquée par plus d'un siècle de colonisation, puis la guerre d'indépendance à partir de 1954.
Ce conflit aura fait près de 300 000 morts, et laissé de nombreuses séquelles de part et d'autres de la Méditerranée.
Huit ans de guerre qui s'achèvent en 1962 par les accords d'Evian, puis l'indépendance de l'Algérie.
Cette page d'histoire douloureuse hantera longtemps les relations entre Paris et Alger.
La lente normalisation
Il faudra attendre 1999 pour que la France reconnaisse qu'il y a bien eu "une guerre" en Algérie, et non pas seulement des "événements". Jacques Chirac est alors président français et Abdelaziz Bouteflika vient d'être élu à la tête de l'Algérie. L'heure est aux visites d’État. A Paris et à Alger, on vante un "partenariat d'exception".
Mais le poids de l'histoire revient plomber les relations franco-algériennes. En cause, la loi qui, en 2005, reconnaît "le rôle positif" de la colonisation. Une loi modifiée un an plus tard. Reste que cela assombrit les relations de part et d'autres de la Méditerranée.
> « Paris-Alger, le retour du passé », article publié en février 2010 dans le JDD
Décrispation avec l'arrivée au pouvoir de François Hollande en 2012. Le chef de l’État français effectue deux visites à Alger en moins de trois ans. Objectif des autorités françaises : relancer les échanges économiques avec un partenaire essentiel, et conforter un allié stratégique dans une région instable.
Et quand en 2013, Abdelaziz Bouteflika est victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC), c'est à l’hôpital militaire parisien du Val-de-Grâce qu'il est transféré.
Depuis, les relations franco-algériennes se poursuivent, presque comme si de rien n'était. Sauf que c'est le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia qui pose pour les photos aux côtés des dirigeants français.
Paris suit de près la situation actuelle
Emmanuel Macron souhaitait poursuivre la normalisation des relations engagée par son prédécesseur. Aujourd'hui, il suit de près ce qui se déroule à Alger. Un exercice périlleux, résumé par un spécialiste : si la France dit quelque chose sur l'Algérie, cela lui sera reproché; si elle ne dit, cela lui sera aussi reproché.
Pour aller plus loin
> Les relations bilatérales franco-algérienne, présentation faite par le ministère français des Affaires étrangères
> « France-Algérie: 50 ans d'une relation compliquée », article publié en 2012 dans L'Express
>« Diasporas : Je t’aime moi non plus », dossier paru en mars 2010 dans Jeune Afrique