En quatre ans, plus de 19 000 raids aériens ont été menés au Yémen, soit plus d'un toutes les deux heures.
Ce mardi, des milliers de yéménites ont rallié la capitale Sanaa pour marquer le quatrième anniversaire d'une guerre dévastatrice, considérée comme l'une des plus graves crises humanitaires depuis la seconde guerre mondiale.
Des accords entre belligérants non respectés
Le pays est plongé dans une guerre civile depuis fin 2014, lorsque les rebelles houthis ont envahi la capitale Sanaa et renversé le gouvernement du président Abd-Rabbuh Mansour Hadi, soutenu par la communauté internationale. Une coalition dirigée par l'Arabie saoudite combat les Houthis depuis 2015.
En quatre ans, plus de 19 000 raids aériens ont été menés dans le pays, soit plus d'un toutes les deux heures. Les accords de Stockholm signés entre belligérants et approuvés par le Conseil de sécurité de l'ONU en décembre 2018, qui prévoient un cessez-le-feu sont régulièrement violés. Le 25 mars dernier, cinq combattants ont été tués dans des affrontements à Hodeida (trois rebelles Houthis et deux loyalistes).
Crise humanitaire
Le travail des organisations non gouvernementales est rendu difficile par les combats incessants. Valentina Ferrante, d'Action contre la faim s'indigne : "Nous avons perdu l'une de nos collègues à Hodeida. Elle est morte car l'accord de Stockholm n'est respecté par aucune des parties du conflit. La situation est complexe, non seulement pour les civils, mais aussi pour l’ensemble des personnes qui interviennent sur le plan humanitaire. C'est extrêmement compliquée et dangereux".
Depuis le début du conflit, un million et demi d'enfants ont été déplacés, quatorze millions de personnes sont menacées par la famine et les maladies. D'après l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées, contre 2,2 millions l'an dernier.
Les organisations humanitaires affirment que plus d'une centaine de personnes meurent de faim chaque jour, tandis qu'au moins un enfant meurt toutes les dix minutes de causes évitables, telles que le choléra.