Le Conseil militaire et les représentants du mouvement de contestation au Soudan ont repris lundi des discussions cruciales sur le transfert du pouvoir à une autorité civile, exigé par les manifestants, selon l'un de leur porte-parole.
Deux des meneurs de la contestation Omar Digeir et Satea al-Haj, de l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), participent à ces discussions au Palais de l'amitié, le principal centre de conférence de Khartoum, a précisé à l'AFP une porte-parole Machaer Darraj.
Rachid al-Sayed, un autre porte-parole de l'ALC, a confirmé la reprise des discussions.
Des milliers de manifestants campent depuis le 6 avril devant le QG de l'armée à Khartoum initialement pour exiger le départ du président Omar el-Béchir, destitué le 11 avril par l'armée.
Les contestataires ont poursuivi le sit-in pour réclamer au Conseil militaire, qui dirige désormais le pays, qu'il cède le pouvoir à une administration civile.
La presse a été tenue éloignée du Palais de l'amitié, où se déroulent les pourparlers que les chefs de la contestation veulent voir aboutir rapidement. Ils estiment possible de parvenir en 72 heures à un accord sur le transfert du pouvoir aux civils.
Les discussions devaient reprendre dimanche à l'initiative de l'armée, mais l'ALC a demandé plus de temps pour achever des consultations internes.
Dimanche, la tension est montée à Khartoum lorsque des manifestants ont bloqué une grande artère de la capitale, accusant l'armée d'avoir fermé un pont menant au sit-in.
Le Conseil militaire a jugé "totalement inacceptable" ce blocage. "Cela crée du chaos et rend la vie difficile pour les citoyens", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Il a par ailleurs démenti des affirmations sur les réseaux sociaux selon lesquelles les forces de sécurité avaient l'intention de disperser le sit-in. "Nous assurons que cela est totalement faux", a indiqué le Conseil militaire.