FFT: Giudicelli, un président mal aimé

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En froid avec les joueurs pour son rôle dans la réforme de la Coupe Davis, maladroit dans sa communication, le président de la FFT Bernard Giudicelli, au style parfois abrupt, se retrouve isolé après deux ans de mandat.

La rupture est nette. Lors de la demi-finale et la finale de Coupe Davis à Lille, les joueurs et leur capitaine Yannick Noah n'ont pas fait semblant. Leur président n'était pas le bienvenu dans leur univers, interdit de vestiaire. Ils avaient des raisons de lui en vouloir: le président de la FFT, ex-membre du board de la Fédération internationale (ITF), en charge justement de la Coupe Davis, a joué un rôle moteur dans la destruction de +leur+ compétition en votant pour la réforme et le rachat des droits par le groupe Kosmos. Une trahison.

"Il restera comme le fossoyeur de la Coupe Davis. C'est ce que l'histoire retiendra. Rien que pour ça son bilan est catastrophique", tranche l'un de ses farouches opposants, Alexis Gramblat, avocat et ex-candidat battu par Giudicelli lors de son élection à la présidence en février 2017.

"Il (Giudicelli) a joué le cheval gagnant, mais sans mesurer l'inimitié qu'il allait créer avec les joueurs. Il n'a pas été très habile sur ce coup. C'est sa façon en même temps de fonctionner, assez seul", assure de son côté un ex-cadre de la FFT.

- Pouvoir -

A croire qu'il n'a jamais vraiment voulu se mettre du côté des joueurs.

Quelques semaines après sa prise de fonction au printemps 2017, l'ancien directeur de mission locale à Bastia n'avait pas vraiment pris de gants avec les Français dont aucun n'était parvenu à atteindre les quarts de finale à Roland-Garros.

"Ça n'a pas été difficile pour les Français, ce sont les Français qui sont difficiles. Il faut avoir les yeux en face des trous et qu'on arrête de se prendre pour ce qu'on n'est plus", avait-il lancé. Une belle entrée en matière qui allait donner le ton de leur relation.

Mais Bernard Giudicelli assume. Il a été élu sur un programme visant à réinculquer la culture de la gagne. Peu importe finalement si le style ne plaît pas. "Il est assez entier, il ne manque pas de charisme", assure cet ex-cadre.

Un style qui n'a pas non plus épargné Serena Williams et sa combinaison lors de la dernière édition de Roland-Garros. "Je crois qu'on est parfois allé trop loin (...) Il faut respecter le jeu et l'endroit", avait-il dit dans une interview accordée à Tennis Magazine. Une sortie très critiquée, et jugée "d'un autre âge" par Alizé Cornet.

Le style Giudicelli en interne c'est aussi une belle valse de départs depuis son arrivée. D'abord celui de l'ancien secrétaire général Gilbert Ysern, puis de son remplaçant, puis du directeur de la communication, et à la DTN...

"L'un de ses problèmes c'est sa façon d'exercer le pouvoir. Il a décapité l'organigramme de la FFT pour y mettre des gens plus à sa main. Et il vire ceux qui ne sont pas d'accord avec lui", analyse Alexis Gramblat.

- "Foutaient plus rien" -

"Oui mais il est arrivé pour bousculer une maison où beaucoup ne foutaient plus rien, et qui profitaient des très bon salaires de la FFT. Ou rien n'avançait. Il ne plaît pas forcément à tout le monde mais il a un projet intéressant. Et il fait bouger les choses", tempère l'un des membres de sa liste, ajoutant: "Ce n'est pas du tout un tyran".

Difficile en tout cas de savoir ce que pense l'intéressé: il ne donne plus aucune interview depuis son exclusion du board de l'ITF il y a 7 mois. Un départ lié à sa condamnation en septembre 2017 pour diffamation envers l'ancien tennisman Gilles Moretton, président de la ligue Auvergne-Rhône Alpes. Bernard Giudicelli a fait appel de cette décision devant le TAS, mais depuis, silence radio.

"Ses conseillers ont dû lui dire de se taire pendant un moment. Mais il faut dire qu'à chaque fois qu'il parle c'est pour dire une bêtise", estime Alexis Gramblat.

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