Postes clés des institutions européennes : coup d'envoi des tractations

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Par Audrey Tilve avec AFP
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Elles débutent ce mardi avec un sommet consacré à la présidence de la Commission

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Les dirigeants européen se réunissent à Bruxelles ce mardi soir pour évoquer la succession de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne.

La lutte d'influence a débuté dès le lendemain des élections et elle promet de durer jusqu'au prochain sommet européen dans trois semaines. Qui pour présider l'exécutif européen ? La logique qui voudrait que le parti arrivé premier aux élections voit son candidat adoubé ne fait pas l'unanimité. Et pour cause : le président de la Commission est au cœur de l'appareil européen. Son institution propose des législations, veille à l'application des traités et sanctionne les pays fautifs. Elle tient aussi les rênes du budget et son président a un rôle de représentation à l'international.

Autre poste en jeu, aujourd'hui occupé par Antonio Tajani, celui de président du Parlement. Une institution dont les pouvoirs n'ont cessé de s'étoffer au fil des décennies. Elle co-légifère, a son mot à dire sur le budget et même le dernier mot sur les traités internationaux.

Troisième poste clé dans la balance, celui de président du Conseil européen, aujourd'hui occupé par Donald Tusk. Par extension, il représente les 28 Etats membres et l'institution est hautement politique. D'où la nécessité de trouver un habile médiateur.

Quatrième poste phare, la présidence de la Banque centrale européenne. Un poste aux enjeux colossaux. Mario Draghi, qui était à la barre durant la crise de l'euro, en sait quelque chose. La BCE gère la monnaie unique et doit assurer la stabilité des prix.

Enfin, les Européens vont devoir s'entendre sur le poste de Haut représentant, en quelque sorte le chef de la diplomatie européenne. Il est le seul qui soit actuellement occupé par une femme, Federica Mogherini. La mission est là aussi délicate : incarner la politique étrangère et de sécurité sur les dossiers où son autorité est tolérée, sans marcher sur les plates-bandes des ministres.

Au final, ces nominations sont liées entre elles, comme le rappelle Daniel Gros, directeur du Centre of european policy studies.

« Bien que le Parlement européen soit celui qui confirme la nomination du président de la Commission, c'est le Conseil européen qui propose, explique-t-il. Et au Conseil européen, les majorités sont très différentes de celles au Parlement. Donc il faut d'abord voir ce que cela va donner car les dirigeants des Etats membres n'ont pas que le poste de président de la Commission en tête. Ils doivent aussi s'entendre sur la présidence de la BCE et la présidence du Conseil européen. »

Bien loin des considérations des électeurs qui ont voté aux européennes, ces nominations répondront à un savant dosage d'équilibres : équilibre entre petits et grands pays, entre est et ouest, équilibre aussi avec les forces en présence au Parlement européen. Un casse-tête chinois à l'européenne…

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