Accord de gouvernement ou élections? Le compte à rebours est lancé en Israël

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Le Premier ministre Benjamin Netanyahu n'a plus que quelques heures mercredi pour former une nouvelle coalition de gouvernement: en cas d'échec, il pourrait en un scénario inédit renvoyer les Israéliens aux urnes quelques mois seulement après les dernières élections.

L'impasse restait totale à deux heures de l'échéance, fixée à minuit, quand expirera le délai imparti à M. Netanyahu pour conclure un accord de gouvernement avec ses partenaires de droite.

Aucun progrès n'a été rapporté dans les discussions menées par M. Netanyahu. Si elles échouent, le président Reuven Rivlin qui avait confié ce mandat à M. Netanyahu après la victoire de la droite aux législatives du 9 avril pourrait théoriquement donner sa chance à un autre que lui.

Tout indique que M. Netanyahu, au pouvoir depuis dix ans sans discontinuer et plus de 13 ans au total, ne le laissera pas faire. C'est rien de moins que la survie de cette figure dominante au point d'en paraître imbattable -mais aujourd'hui menacée d'inculpation pour corruption- qui est en jeu, estiment les analystes.

Le Likoud, parti de M. Netanyahu, compte couper l'herbe sous le pied du président. A son instigation, le Parlement, élu il y a 50 jours, votera sur sa dissolution à 23H30 (20H30 GMT), a dit le Likoud.

La loi en ce sens a déjà été approuvée mardi en première lecture. Les députés se sont succédé mercredi à la tribune de la Knesset pour en débattre avant une éventuelle adoption définitive.

Les Israéliens retourneraient alors voter, a priori entre fin août et septembre.

Ce serait une première dans l'histoire d'Israël, et les ennuis judiciaires de M. Netanyahu en seraient largement considérés comme un facteur primordial.

L'issue du psychodrame demeure totalement indécise. Israël et M. Netanyahu, connu pour sa maestria politique, sont coutumiers des accords de dernière minute. Autre incertitude: même si la loi de dissolution est soumise aux voix, un vote majoritaire n'est pas acquis.

- Question de principe -

Pour former sa coalition gouvernementale, Benjamin Netanyahu cherche à rassembler la majorité théorique de 65 sièges de droite (sur 120 au total) sortie des urnes le 9 avril.

Parmi eux: les cinq mandats parlementaires du parti laïc et nationaliste Israël Beiteinou et les 16 des deux partis ultra-orthodoxes représentant les quelque 10% d'Israéliens observant rigoureusement les règles du judaïsme.

Les négociations sont bloquées par le vieil antagonisme entre Israël Beiteinou et les ultra-orthodoxes, autour d'un sujet social qui résiste au temps: l'exemption de service militaire dont bénéficient des dizaines de milliers d'étudiants des écoles talmudiques.

Dans un pays où tous, sauf exception, sont soumis à la conscription, ce régime de faveur est perçu par beaucoup comme une injustice.

Sur ce sujet, Benjamin Netanyahu se heurte à un mur en la personne d'Avigdor Lieberman, chef d'Israël Beiteinou, personnalité éminente chez les centaines de milliers d'Israéliens originaires de l'ex-URSS, qui dirigea le bureau du Premier ministre Netanyahu en 1996-97 et était encore son ministre de la Défense en 2018.

M. Lieberman n'en démord pas: il participera au gouvernement contre l'engagement que sera votée, telle qu'il l'avait proposée quand il était à la Défense, une loi annulant l'exemption systématique des ultra-orthodoxes.

Le parti Likoud de M. Netanyahu l'accuse de chercher de toutes forces à faire tomber le Premier ministre.

M. Lieberman "entraîne tout un pays vers les élections pour quelques sièges et par soif de pouvoir", dit Le Likoud. M. Lieberman a répondu à "autant de schizophrénie, de mensonges et de calomnies", lui qui pensait "avoir tout vu".

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- Gâchis -

M. Netanyahu a tenté mercredi soir de résoudre le casse-tête avec une "dernière proposition aux partis ultra-orthodoxes et à Lieberman", a dit le Likoud. L'offre a été rejetée des deux côtés.

Des voix s'élèvent pour dénoncer le gâchis d'argent et d'énergie politique que constitueraient de nouvelles élections.

Un représentant du ministère des Finances cité dans la presse a évoqué une somme d'au moins 475 millions de shekels (117 millions d'euros) pour la dissolution et le scrutin. S'y ajouterait le manque à gagner considérable infligé par la perte d'une journée de travail -on ne travaille pas les jours de vote en Israël.

L'éventualité que M. Netanyahu se retire, ouvrant éventuellement la voie à un gouvernement d'union sans lui, semble exclue. Ses adversaires l'accusent de s'accrocher à son poste pour faire voter des textes le protégeant des poursuites.

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M. Netanyahu est menacé d'inculpation dans trois affaires de corruption. Il clame son innocence et dénonce une "chasse aux sorcières".

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