Roland-Garros: Corentin Moutet, doucement mais sûrement

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En salle d'attente de la relève du tennis français, Corentin Moutet, aux portes du top 100 à 20 ans, a frappé fort mercredi à Roland-Garros: meilleur résultat en Grand Chelem et premier top 30. Le signe d'une progression continue.

Un palier franchi. Un de plus. Sur le court 7 de Roland-Garros, Corentin Moutet n'a pas fait dans le détail en signant la meilleure perf' de sa carrière face à l'Argentin Guido Pella (23e), battu en quatre sets 6-3, 6-1, 2-6, 7-6. Il s'offre du coup son meilleur résultat en Grand Chelem avec un 3e tour. Pas mal.

Mais l'intéressé ne veut pas y voir une étape. "Non je ne pense pas qu'on puisse parler de cap. Ca s'inscrit dans la continuité de ce que je fais tous les jours, et je vais continuer à m'entraîner demain, ce sera pareil", a tempéré le 110e joueur mondial, bénéficiaire d'une invitation Porte d'Auteuil et qui avait débuté l'année à la 157e place mondiale.

- "A son rythme" -

Certes, ces deux succès ne constituent pas un fait d'armes inédit. Ni un exploit. Mais ils valident clairement une progression graduelle depuis des années. "Je le connais depuis l'année dernière. Il a beaucoup amélioré son jeu", a d'ailleurs estimé Guido Pella.

"Je ne suis pas surpris. Il est dans une progression constante. Il y a des Tsitsipas (le joueur grec passé de la 91e place mondiale à la 6e en un an et demi, ndlr) qui font ça en un an, mais ce sont des exceptions. Corentin, lui, est à son rythme", a expliqué à l'AFP son ancien entraîneur Laurent Raymond. Il y a un an et demi, Corentin Moutet battait d'ailleurs Tsitsipas en finale du tournoi challenger (2e division mondiale) de Brest.

"Chacun son chemin, on va plus ou moins vite, les chemins sont différents pour tout le monde", a-t-il répondu, interrogé sur ce que lui inspirait leurs deux trajectoires. "Moi de mon côté, je fais ce qu'il faut faire. Lui a fait ce qu'il avait à faire, et il est dans les meilleurs du monde, c'est inspirant".

Le rythme n'est pas le même. Il n'en reste pas moins ascendant. L'année dernière, alors 141e mondial, Corentin Moutet avait passé un tour sur la terre battue parisienne en abattant le géant croate Ivo Karlovic en trois sets, lui, le "petit" d'1,75m. Un exploit sans lendemain, mais ce coup d'éclat et sa défaite ensuite face à David Goffin lui avaient délivré la feuille de route à suivre pour progresser.

"On parle de sa taille, mais il prouve justement que ce n'est pas un frein", estime Laurent Raymond.

- Ombre -

La principale faille du Français est ailleurs. "Il a un petit démon dans le ventre", disait de lui l'année dernière Thierry Ascione, l'entraîneur de Jo-Wilfried Tsonga.

Souvent trahi par un tempérament bouillant sur les courts, le mal semble toutefois sur la voie d'être maîtrisé. "Il a fait mieux que le contrôler là", insiste Laurent Raymond. "Ce qu'il a fait aujourd'hui reflète ses progrès sur le plan mental, à mon avis sa plus grande force. Des matchs comme ça, ça peut lui donner beaucoup de confiance". Le fruit certainement du travail poursuivi avec l'ex-coach de Lucas Pouille, Emmanuel Planque, qui le suit depuis la fin de l'année dernière.

"Je n'ai rien à dire. Il a tout montré sur le terrain", a simplement commenté son coach après sa victoire.

A Lyon, une semaine avant le tournoi parisien, Corentin Moutet avait ouvert son compteur de victoires sur le circuit cette saison face à un top 60, l'Américain Reilly Opelka (58e) avant de perdre en trois sets 4-6, 6-3, 6-4, face à l'Espagnol Roberto Bautista Agut (21e).

Il avait ainsi mis fin à une série de sept défaites d'affilée. Une éclosion quelque peu tardive. Mais Corentin Moutet ne fréquente pas encore de façon très assidue le circuit principal, préférant encore la gestation dans l'ombre des tournois challengers. Il pourrait changer de division plus régulièrement dans les mois qui viennent.

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