Top 14: le Stade Français veut prendre en main Jean-Bouin et envisage un naming

Le stade Jean-Bouin à Paris, le 22 août 2013
Le stade Jean-Bouin à Paris, le 22 août 2013 Tous droits réservés JACQUES DEMARTHON
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Deux ans après son rachat par le milliardaire Hans-Peter Wild, le Stade Français veut prendre en main le stade Jean-Bouin pour accroître ses revenus, avec un naming à la clé qui risque de faire débat.

Le projet sera examiné au prochain conseil de Paris (11-14 juin), la mairie étant propriétaire de l'enceinte reconstruite entre 2010 et 2013 sur les plans de l'architecte Rudy Ricciotti. Le coût du chantier (entre 130 et 160 millions d'euros selon les calculs), pris en charge par la ville, avait fait polémique.

D'après la délibération, révélée par Le Monde et dont l'AFP a eu connaissance, la ville confierait pour 10 ans au club l'exploitation du stade de 20.000 places qui jouxte le Parc des Princes, à compter du 1er juillet.

"Cette gestion est primordiale pour le club et ses dirigeants dont l'ambition est, d'ici à 2023, de +(re)faire du Stade Français Paris, le club de rugby le plus passionnant au monde+", rappelle l'argumentaire du projet de délibération mis au vote.

"Aujourd'hui, le Stade Français perd de l'argent. Si on veut un club qui dure à Paris et développe son modèle économique, ça passe par le stade", souligne à l'AFP l'adjoint aux sports d'Anne Hidalgo, Jean-François Martins.

L'élu fait aussi valoir que la ville, qui supporte aujourd'hui "un coût net" annuel d'exploitation d'1,5 million d'euros, tirera du nouveau modèle une économie d'1,2 M EUR par an.

- Déficit et gros chèques -

Le club pourra diversifier l'usage de l'enceinte pour accroître ses revenus. Depuis qu'il a racheté le Stade Français en 2017, Hans-Peter Wild, qui a fait fortune dans l'industrie des boissons sucrées -- il possède la marque Capri-Sun, sponsor maillot du Stade Français --, a sorti le chéquier pour des recrutements de luxe. Mais les résultats n'ont pas suivi, le club perd son âme aux yeux de ses supporteurs et n'a pas réussi à redresser une affluence en berne.

Au plan financier, le "Stade" a accumulé 35 millions d'euros de déficit en deux saisons, selon des informations du Monde et de Midi Olympique. Mais le milliardaire suisse d'origine allemande a annoncé début mai vouloir réinjecter 100 millions d'euros sur cinq ans.

Côté infrastructures, la nouvelle direction a ouvert une boutique dans Jean-Bouin et veut construire un pôle d'excellence médical de 800 m2. D'après la mairie, elle s'engage aussi à investir plus de 3 millions d'euros en hospitalités, loges et salons, et dans une pelouse synthétique pour remplacer le gazon. Les travaux pour accueillir le rugby à VII durant les JO de Paris-2024 (4,2 M EUR) restent à la charge de la mairie, comme le gros entretien (500.000 euros par an).

- "Marchandisation du sport" -

Le nouveau modèle passerait également par un contrat de naming, qui risque de faire débat, le nom du coureur de fond Jean Bouin, mort pour la France au tout début de la Première Guerre mondiale, faisant partie du patrimoine sportif français.

"Le naming devient l'alpha et l'oméga de la gestion des stades. C'est symptomatique de la marchandisation du sport", proteste le chef de file des communistes à la mairie de Paris, Nicolas Bonnet Oulaldj. "Et ça ne garantit pas la réussite économique du modèle", ajoute-t-il, sceptique sur le montant du contrat escompté par le club, environ 2 millions d'euros par an.

Le groupe Europe Ecologie Les Verts promet aussi de voter contre la délibération. La cheffe de file du groupe Les Républicains Florence Berthout se dit opposée à la disparition du nom de Jean Bouin, "une référence historique et affective pour les Parisiens".

Le compromis trouvé pourra peut-être la satisfaire, car la convention entre la ville et le club prévoit d'accoler le nom de la future marque à celui du coureur. Mais aussi que le club, pour maintenir la valeur du naming, "pourra utiliser, le cas échéant, une dénomination simplifiée, sans l'adjonction du nom Jean Bouin, à l'intérieur et à l'extérieur du stade et sur ses différents supports de communication".

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