Marche et vole ! Une aventure raid dingue à travers les Alpes

Le Français Benoît Outters lors d'une séance d'entraînement de "marche et vol" en Autriche
Le Français Benoît Outters lors d'une séance d'entraînement de "marche et vol" en Autriche Tous droits réservés Lucas BARIOULET
Tous droits réservés Lucas BARIOULET
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

La magie de voler, la souffrance d'une course à pied dans la neige et sous la pluie, et le défi de traverser toutes les Alpes en 12 jours maxi: c'est la grande aventure dans laquelle se sont lancés dimanche 32 adeptes d'une discipline ultime, le 'marche et vol'.

Voilà un an qu'ils se préparent sans relâche pour un rendez-vous bi-annuel, le Red Bull X-Alps, né en 2003. Le principe ? Partir de Salzbourg pour rejoindre Monaco en ayant le droit seulement de marcher, courir, voler en parapente. Une course folle de 1138 km sur 6 pays, incluant le point le plus culminant en Europe, le Mont Blanc (4810 m).

Dans leur dos, ils portent leurs ailes qui n'attendent qu'à être déployées. Ils sont Suisse, Français, Américain ou Japonais, pilote professionnel de parapente, pompier, guide de haute montagne ou aventurier et tous sont impatients de se jeter dans les airs.

Dernier check, dernières embrassades et c'est une première course rapide de 10 km pour rejoindre un point d'envol situé à 1288 m d'altitude. Le visage tendu, ils esquissent un léger sourire avant de s'équiper pour voler. Car finalement la pluie n'est pas de la partie, les craintes de passer une première journée à crapahuter sur le sol se sont envolées. Et c'est un ballet de volatiles humains qui se joue sous les yeux d'un public admiratif.

- Un autre monde -

"On est toujours gagnant à essayer de voler. Après il faut avoir la condition physique pour encaisser de longues heures de marche", raconte le Français Benoît Outters, qui avait fini deuxième lors de la précédente édition après avoir couru plus de 700 km en 10 jours.

Il n'avait pas réussi à déloger le maître incontesté de la discipline, le Suisse Christian Maurer, quintuple vainqueur en titre et virtuose du parapente.

"Le parapente ne pèse que 7 kg, je peux voler près du sol mais aussi à 4000 m de hauteur, je peux traverser toutes les montagnes quelles que soient les conditions", explique Maurer, qui a le record de distance parcourue dans les Alpes (340 km).

A une vitesse moyenne de 65 km/h, les concurrents vont tenter de voler au maximum pour avaler les kilomètres. Les premiers jours sont rudes et il y a un cap à passer au 3e, 4e jour.

"Il faut allier un physique avec beaucoup de réflexions, beaucoup de choix à faire. C'est vraiment une aventure où pendant une dizaine de jours on est dans un autre monde", relève le Français Gaspard Petiot, estimant qu'il faut 5 ans de parapente pour atteindre le niveau requis.

Tous les concurrents ont été retenus sur dossier. Chaque compétiteur a un assistant qui le rejoint sur les bivouacs en camion et un routeur resté à la maison qui fait les prévisions météorologiques. Pour un budget moyen de 15.000 à 20.000 euros.

- 'Complètement fou !' -

Chacun est libre de sa progression, des endroits où il décolle et atterrit, des options de vol ou de trail. Les compétiteurs peuvent marcher 4, 5 heures et voler 10 heures ou courir 17 heures. Seule contrainte: leur progression est neutralisée chaque jour entre 22h30 et 5h00 du matin.

"C'est toujours magique de quitter le sol et d'être en l'air. C'est beau de monter 1000 m, 2000 m de dénivelé pour aller en haut d'une montagne. Mais ce qui est vraiment difficile, c'est de devoir faire jusqu'à 80 km sur le goudron sous la pluie... Non ça c'est vraiment un enfer !", raconte Antoine Girard, aventurier qui reconnaît avoir peur sur cette compétition.

En 2017, il a décollé dans des conditions de vents forts. Pris par une rafale, il est traîné en arrière. Genou cassé, greffes de ligaments, un mois alité sans pouvoir poser le pied.

Toma Coconea porte lui à jamais les traces d'un terrible accident. Le Roumain de 44 ans, présent dès la première édition en 2003, a le visage traversé au niveau du nez par une épaisse cicatrice et des dépigmentations sur les bras et les jambes. En 2015, il a été emporté par un vent violent après avoir atterri en haut de la montagne. Il s'est fracassé le corps sur la pierre.

"Tout le monde me dit que je suis un gars complètement fou", lance-t-il en riant. Moi, je prend ça pour un très bon compliment !".

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Riner, Malonga et Tolofua en finale au Grand Slam d'Antalya

Grand Chelem de Judo d'Antalya : un podium dominé par la Corée du Sud et l'Autriche

Grand Chelem de Judo d'Antalya : Hifumi et Uta Abe dominent le podium