Madrid n'exclut pas de sanctionner financièrement l'Open Arms

A l'annonce de leur débarquement, les passagers et l'équipage de l'Open Arms ont laissé explosé leur joie, multipliant les embrassades et les chants.
Malgré cette accalmie, les incertitudes restent nombreuses. Pour les rescapés d'abord, qui ne savent toujours pas dans quel pays ils seront transférés, en dépit de l'accord entre cinq Etats européens.
Pour l'équipage ensuite, quirisque une lourde sanction financière. Selon la vice-première ministre espagnole, Carmen Calvo, l'ONG Open Arms n'avait pas reçu l'autorisation de mener des opérations de sauvetage au large de la Libye. Ses membres risquent donc une amende de 900 000€.
La crise de l'Open Arms a provoqué de vives polémiques, en Italie bien sûr, avec la campagne acharnée de Matteo Salvini contre le navire, mais aussi en Espagne.
"Organisation criminelle"
De nombreux partis d'opposition ont ainsi demandé au gouvernement de Pedro Sanchez des explications lors d'une session parlementaire spéciale, après plusieurs prises de position contradictoires vis-à-vis de l'ONG.
Le parti d'extrême droite Vox s'est, sans surprise, montré le plus virulent. Sur son compte Twitter, il estime qu'Open Arms est "une organisation criminelle, qui participe à la traite des êtres humains". Vox demande donc l'arrestation du capitaine du navire, lorsque ce dernier arrivera en Espagne.
Le bateau de la marine envoyé par Madrid pour secourir les migrants poursuit, lui, sa route, malgré le débarquement des rescapés sur l'île de Lampedusa. Il sera chargé de ramener, dans les prochains jours, les migrants accueillis par l'Espagne, dans le cadre de l'accord avec France, l'Allemagne, le Luxembourg et le Portugal.