L'Italie se rapproche d'une coalition

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Par Laurence Alexandrowiczeuronews
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L'Italie est entrée dans la dernière ligne droite avant la formation de plus en plus probable d'un nouveau gouvernement Cinq Etoiles-PD

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Avec AFP

 L'Italie est entrée dans la dernière ligne droite avant la formation de plus en plus probable d'un nouveau gouvernement Cinq Etoiles-PD, en remplacement de l'exécutif populiste dont Matteo Salvini, le chef de la Ligue, était devenu l'homme fort.

Le chef du PD, principale formation de gauche, Nicola Zingaretti, a paru optimiste à sa sortie du palais présidentiel du Quirinal, sur la possibilité de former "un gouvernement de changement"

Selon lui, les délégations du PD et du M5S sont parvenues à mettre au point "une première contribution politique à présenter au président", à savoir une ébauche de programme commun.

De leur côté, des sources parlementaires des Cinq Etoiles ont dit "partager le point de vue" de M. Zingaretti et confirmé que sur les principales thématiques, les deux camps "sont d'accord".

Le président mène depuis mardi d'intenses consultations de l'ensemble de la classe politique tandis qu'en parallèle le PD et le M5S négocient âprement la mise en place d'une majorité et la répartition des portefeuilles ministériels.

Le PD accepte que "le M5S choisisse le futur Premier ministre", a concédé M. Zingaretti sans toutefois prononcer le nom de Giuseppe Conte dont le M5S a déjà indiqué que c'était un choix non négociable.

M. Conte, très populaire en Italie, a obtenu ces derniers jours le soutien, d'abord des Européens au G7 de Biarritz (France) puis lundi du président américain Donald Trump, qui l'a qualifié "d'homme très doué".

Les Cinq Etoiles, premier parti au parlement, seront les derniers à voir le président à partir de 19H00.

Le M5S a exercé une forte pression pour le maintien de M. Conte, auquel le PD reprochait son silence pendant 14 mois face aux diktats anti-migrants de Matteo Salvini.

Cela fait trois semaines que l'Italie est plongée dans une crise politique profonde, après le dynamitage le 8 août par le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, chef de la Ligue (extrême-droite), de la précédente coalition formée avec les Cinq Etoiles, puis la démission le 20 août du chef du gouvernement Giuseppe Conte.

L'idée d'un mariage PD-M5S a été lancée par l'ex-Premier ministre Matteo Renzi (février 2013-décembre 2016) avec pour projets de base une réduction du nombre de parlementaires et un budget 2020 capable d'éviter une hausse de la TVA prévue l'an prochain (à 25%, contre 22% actuellement), pénalisante pour les consommateurs.

Depuis, le programme s'est enrichi d'une quinzaine de propositions des deux camps qui convergent sur une relance de la poussive croissance avec une attention pour les plus faibles et l'environnement.

Le programme commun doit être approuvé par les Cinq Etoiles qui veulent soumettre l'accord à leur plateforme internet de "démocratie directe" Rousseau, très contestée pour son manque de transparence et de représentativité (100.000 inscrits seulement pour plus de 10 millions d'électeurs aux législatives de 2018). Ce vote pourrait intervenir pendant le week-end.

- Des fauteuils très prisés -

Un point d'interrogation concerne l'attribution des fauteuils ministériels, sur laquelle le M5S entend peser compte tenu de sa majorité relative au parlement issu des législatives de 2018.

Les tractations portent "non pas sur des projets mais sur des fauteuils", s'est moqué M. Salvini. Si cette coalition aboutissait, ce serait un cinglant revers pour l'ex-homme fort du gouvernement, qui milite toujours pour un scrutin anticipé à l'automne.

Problème ultérieur: le sort de M. Di Maio, laminé médiatiquement par M. Salvini en 14 mois d'alliance, et très affaibli dans la crise actuelle.

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Il voudrait rester vice-Premier ministre mais le PD considère que, si M. Conte, proche du M5S, est Premier ministre, il ne peut y avoir qu'un seul numéro deux, issu du camp social-démocrate.

Si on ne lui présente pas de "majorité solide", le président Mattarella a prévenu qu'il déciderait d'un retour aux urnes rapide, perspective qui l'inquiète car l'Italie, troisième puissance européenne, est endettée et à l'arrêt.

En cas d'accord, "les marchés devraient applaudir car cela éviterait des élections et une longue bataille avec Bruxelles sur le budget", a estimé Craig Erlam, analyste chez OANDA. Pariant sur un accord, le taux italien à 10 ans s'est d'ailleurs détendu fortement à la mi-journée, tombant pour la première fois sous les 1%.

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