L'ESA évite une collision entre satellites

Aeolus, le satellite d'observation des vents de l'ESA
Aeolus, le satellite d'observation des vents de l'ESA Tous droits réservés ESA/ATG medialab
Par Vincent Coste
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Dans un ciel de plus en plus encombré, l'accident a été évité in-extremis...

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Un accident spatial a failli se produire au-dessus de nos têtes ce lundi. L'Agence spatiale européenne (ESA) a annoncé avoir dévié la trajectoire de son satellite d’observation des vents Aeolus pour empêcher une collision avec un autre engin, déployé par SpaceX dans le cadre du projet Starlink. 

Ce n'est pas la première fois que l'ESA effectue une telle manœuvre. L'Agence spatiale européenne a en effet indiqué avoir procédé à 28 opérations d'évitement en 2018, en précisant que ces dernières nécessitent un temps de préparation important.

L'ESA a également ajouté que la multiplication des engins mis en orbite, "notamment due aux méga-constellations comprenant plusieurs centaines, voire milliers de satellites" devrait faire l’objet de réflexion pour éviter le risque de collision, en ayant recours par exemple à "l'intelligence artificielle". 

Starlink, dont l'objectif est de fournir un accès Internet à haut débit, s'inscrit ainsi dans cette perspective, reposant sur des milliers de satellites. Si pour l'instant seuls 60 satellites ont été mis en orbite, à terme SpaceX entend en effet déployer une "constellation" de 12 000 satellites pour mener à bien son projet, normalement opérationnel en 2020.    

Concernant la collision qui aurait pu se produire avec le satellite de l'ESA, un porte-parole de SpaceX a expliqué que son appareil a été victime d'un "bug" d'un système de communication, qui ne lui a pas permis d'être informé correctement d'une augmentation du risque de collision.

Le responsable de l'ESA du département de veille sur les débris spatiaux (#SpaceSafety), Holger Krag, n'a pointé du doigt la responsabilité de personne. Mais, il a toutefois mis en évidence l'urgence d'une solution pour gérer le trafic, de plus en plus encombré, dans l'espace en réclamant ainsi "des protocoles de communication clairs et plus d'automatisation".

900 000 débris en orbite autour de notre planète

La problématique de la multiplication des débris spatiaux sera l'un des points abordés lors de la réunion du Conseil de l'ESA qui se tiendra en novembre à Séville. L'Agence spatiale européenne entend demander aux pays membres de l'organisation une augmentation significative de l'effort consacré à la sécurité de l'espace, au vu des "900 000 débris de plus d'un centimètre tournant autour de la Terre".

Depuis le lancement du premier Spoutnik en 1957, environ 8 950 satellites selon l'ESA ont été placés en orbite autour de notre planète. Aujourd'hui, seuls 1 200 satellites sont opérationnels. Les restes de milliers d'engins tournent ainsi au-dessus de nos têtes, représentant plus de 7 500 tonnes de déchets spatiaux. 

Face à cette problématique, des solutions se mettent en place à l'image de RemoveDEBRIS, placé en orbite depuis la station spatiale internationale (ISS) en juin 2018. L'objectif de ce "camion-poubelle de l'espace" est d'étudier la faisabilité de la capture des débris spatiaux. En septembre 2018, le petit satellite avait ainsi réussi à capturer sa première "proie"

Aeolus, un satellite pour affiner nos prévisions météo

Le satellite Aeolus de l'Esa a été lancé en août 2018 depuis Kourou en Guyane française. Pour mener à bien sa mission de mesurer les vents depuis l'espace, Aeolus est équipé de "laser de forte puissance" permettant au satellite de sonder notre atmosphère permettant d'effectuer des mesures directes et de recueillir des données précises afin d'améliorer les modèles climatiques. 

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