Législatives en Espagne : les socialistes en tête, l'extrême droite progresse

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Par Euronews avec AFP
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🇪🇸 Législatives en Espagne : vivez la soirée électorale.

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Les Espagnols étaient appelés aux urnes ce dimanche pour la quatrième fois en quatre ans, dans un climat alourdi par la crise catalane et la montée de l'extrême droite.

Le Parti socialiste (PSOE) du Premier ministre Pedro Sanchez, qui espérait obtenir une majorité claire pour mettre fin au blocage politique qui mine le pays depuis 2015, ne compte plus que 120 députés contre 123 après le précédent scrutin, en avril. De son côté, le parti d'extrême droite Vox est devenu la troisième force politique du pays avec 52 sièges.

Les conservateurs du Parti Populaire (PP, 88 sièges) ont eux redressé la barre après le pire résultat de leur histoire en avril (66 sièges) tandis que la gauche radicale de Podemos a perdu sept députés (26 contre 33 en avril) et que les libéraux de Ciudadanos se décomposent (10 députés contre 57 en avril).

Ci-dessous, un graphique montrant l'évolution des principaux partis espagnol au Congrès :

Quelles options pour Pedro Sanchez ?

Le résultat de ces élections augure d'une poursuite de l'instabilité politique. "La formation d'un gouvernement va prendre du temps (une nouvelle fois) et l'Espagne devrait passer les vacances de Noël sans exécutif", estimait Antonio Barroso, analyste du cabinet Teneo.

Ni un bloc de gauche (PSOE, gauche radicale de Podemos et sa liste dissidente Mas Pais) ni une alliance des droites (PP, VOX et les libéraux de Ciudadanos) ne semblent atteindre la majorité absolue de 176 sièges sur 350. La participation de ce scrutin s'élève à près de 70%, en légère baisse par rapport au scrutin d'avril.

"J'appelle tous les partis à débloquer cette situation" a déclaré le Premier ministre Pedro Sanchez à l'issue du scrutin, en excluant toutefois le parti Vox des négociations, sans le nommer.

Le socialiste ne cache pas qu'il préfère gouverner seul, en minorité, plutôt que de tenter de s'entendre avec Podemos, avec lequel ses négociations ont échoué cet été car leurs divergences sont trop grandes sur le dossier catalan.

Il comptait pouvoir arracher l'abstention du PP lors du vote de confiance à la Chambre mais les analystes doutent qu'il y parvienne.

"Vox le serrant de si près, le Parti Populaire ne peut pas se permettre de négocier son abstention avec les socialistes, parce que Vox le tiendra pour responsable de la politique du PSOE et s'attribuera le rôle de chef de l'opposition", a estimé Pablo Simon, professeur de Sciences politiques à l'Université Carlos III de Madrid.

La Catalogne en arrière plan, Vox en embuscade

Vox a bénéficié de l'émoi suscité par la crise en Catalogne qui a dominé la campagne après les nuits de violences ayant suivi la condamnation mi-octobre de neuf dirigeants indépendantistes à de lourdes peines de prison pour la tentative de sécession de 2017.

Ancien membre du PP, le chef de Vox Santiago Abascal a martelé son discours virulent sur la Catalogne prônant l'interdiction des partis séparatistes, la suspension de l'autonomie de la région et l'arrestation de son président indépendantiste Quim Torra. Il s'en est aussi vivement pris aux immigrés illégaux qu'il accuse d'une prétendue hausse de la délinquance.

"Il y a onze mois, nous n’étions pas représentés. Aujourd’hui, nous somme la troisième force du pays. Cela veut dire quelque chose de très important" a-t-il déclaré face à ses soutiens lors d'un discours à l'issue de la soirée électorale.

Progression des séparatistes catalans

Cependant au total les partis de droite qui prônaient tous une politique dure contre les séparatistes catalans n'ont progressé que de 3 sièges, en raison de la déroute de Ciudadanos.

En face, les partis indépendantistes catalans ont consolidé leur représentation : à trois, ils totalisent 23 sièges (contre 22 en avril) sur les 42 qui étaient en jeu en Catalogne.

Durant la campagne, Pedro Sanchez a tenté de mobiliser son électorat contre la montée de Vox, qu'il présentait comme un retour du franquisme, en dénonçant la droite qui n'a pas hésité à s'allier avec ce parti pour prendre le contrôle de l'Andalousie, la région plus peuplée d'Espagne, de la région de Madrid, la plus riche, et de la mairie de la capitale.

"L'Espagne a besoin d'un gouvernement progressiste, pour tenir tête au franquisme, aux extrémistes et aux radicaux", a-t-il répété sans relâche.

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