Trop, c'est trop ! Le 131ème féminicide de l'année révolte les Françaises

Trop, c'est trop ! Le 131ème féminicide de l'année révolte les Françaises
Par Joël Chatreau
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Trop, c'est trop ! Le 131ème féminicide de l'année en France a eu lieu dans le Bas-Rhin, dans l'est. Les associations de défense des femmes sont furieuses car ce nouveau meurtre démontre le manque de réactivité et d'intervention des autorités. La fille de la dernière victime a dénoncé cet "abandon".

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Ce chiffre, qui ne cesse de grimper, sème l'effroi en France : le 131ème féminicide de l'année vient de se produire dans le département du Bas-Rhin, en Alsace. Les associations de défense des femmes, notamment le collectif féministe #NousToutes qui tient à jour le décompte macabre, sont révoltées car elles estiment qu'une fois de plus, pour le dernier meurtre en date survenu dimanche dernier, la prévention n'a pas du tout fonctionné; la personne décédée, prénommée Sylvia, avait pourtant porté plainte auprès de la police pour des violences commises régulièrement à son encontre par son conjoint.

Le drame a eu lieu dans la petite ville d'Oberhoffen-sur-Moder. L'homme de 58 ans qui a tué sa compagne de 40 ans de plusieurs coups de couteau à leur domicile a été placé en garde à vue. La fille de la victime a expliqué que sa mère l'avait appelée à l'aide vers 23 heures dimanche, qu'elle n'avait mis que quelques minutes pour se rendre sur place mais qu'il était déjà trop tard. Et elle a effectivement confirmé ce que dénoncent les associations, le manque d'écoute et d'intervention des autorités.

"Personne n'a voulu nous aider", a notamment déclaré Stella dans une interview accordée à France Bleu Alsace (à écouter ci-dessous) :

Déjà 10 féminicides de plus cette année qu'en 2018

En seulement 48 heures, deux nouvelles Françaises sont donc mortes à la suite d'un féminicide puisque vendredi 8 novembre, une femme de 34 ans a été étranglée par son compagnon après une dispute à Levallois-Perret, en banlieue parisienne. Le nombre de décès se monte désormais à 131 en 2019, déjà dix de plus que l'année dernière : le ministère de l'Intérieur avait recensé 121 meurtres de femmes perpétrés par leurs conjoints en 2018.

Malgré l'accumulation des tragédies et l'urgence qui s'impose pour tenter de les prévenir, le gouvernement et la classe politique en général peinent à résoudre ce douloureux problème. La semaine dernière, le Sénat a réussi à adopter une proposition de loi du parti de droite Les Républicains, mais les élus de gauche ont protesté parce que leurs amendements ont été rejetés. Le texte prévoit entre autres des ordonnances renforcées de protection des victimes de violences conjugales - quelques hommes le sont aussi -, la mise en oeuvre d'un bracelet visant à éviter tout rapprochement entre une personne violente et son partenaire, et encore des mesures pour reloger les victimes qui ont dû fuir leur foyer.

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