Procès Barbarin : le cardinal admet des erreurs mais conteste sa culpabilité

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Tous droits réservés REUTERS/Emmanuel Foudrot
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Par Maxime Bayce
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Le procès en appel du cardinal Philippe Barbarin, condamné en mars pour ne pas avoir dénoncé les abus d'un prêtre de son diocèse, s'est ouvert ce jeudi à Lyon.

Le cardinal Barbarin fait de nouveau face à la justice au tribunal de Lyon pour son procès en appel, huit mois après avoir été condamné à six mois de prison avec sursis.

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En mars dernier, le verdict a ébranlé l'Eglise. Le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon, est condamné à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé les abus sexuels d'un prêtre de son diocèse, le père Bernard Preynat

Ce dernier est accusé de s'être livré à des agressions sexuelles sur de jeunes scouts dans les années 80 et 90, avant l'arrivée du cardinal Barbarin au sein du diocèse de Lyon.

Des années plus tard, réunis au sein d'une association, "L****a parole libérée", les victimes révèlent l'affaire. Un long combat juridique et un scandale qui écorne fortement l'image de l'Eglise.

"Tout ça interroge sur la cohérence du système et de la réflexion catholique et ça met bien en évidence les innombrables reformes que l'Eglise doit faire pour être en cohérence avec la société", explique François Devaux, l'un des fondateurs de l'association.

Mais pour l'avocat du cardinal Barbarin, Jean-Felix Luciani, les agissements de ce dernier et les reproches adressés à l'Eglise sont deux dossiers qui doivent rester distincts : "Ne confondons pas - ce que nous avons fait longtemps - la personne du cardinal avec l'Eglise de France et même l'Eglise du monde. Nous ne sommes l'Irlande, nous ne sommes par l'Australie ou les Etats-Unis. Il n'est pas tout cela", a-t-il déclaré ce jeudi à Lyon.

Quand le cardinal Barbarin a-t-il eu vent des faits ?

C'est la question au cœur du dossier.

En 2010, en plein scandale de pédophilie en Irlande, le cardinal explique avoir convoqué le père Preynat pour "avoir le cœur net" sur ces "rumeurs". Mais comme en première instance, il concède avoir "cru" le prêtre quand ce dernier assure que ces agissements ont cessé en 1991.

C'est en 2014, en rencontrant l'une des victimes, que l'archevêque de Lyon dit avoir eu la confirmation directe de ces abus.

Mais ce mercredi dans la presse française, un prêtre sous couvert d'anonymat affirme l'avoir prévenu dès 2002

Quel avenir pour le prélat des Gaules ?

Suite à sa condamnation, le pape avait refusé sa démission. Mais face à la politique de tolérance zéro affichée par le Pape, il est possible que le cardinal de 69 ans soit doucement poussé vers la retraite. 

Reste à savoir si la fin d'une carrière sonne pour autant la fin d'une époque de pratiques et de dissimulations au sein de l'Eglise.

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